Cinq écritures pour un [vɛʁ]          

 

                           VERT,  couleur de l’espoir                         

 

Utilisez les cinq homonymes suivants

 

VERT    VERRE    VERS    VER    VAIR

 

dans un texte dont  le thème sera

 

l’espérance

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Image par mohamed Hassan de Pixabay

 

 

Je rencontrai Paulette dans un bistrot d’Anvers

Tout au fond du café, elle y lavait des verres

Subjugué par ses charmes et par ses grands yeux verts,

Je lui contai fleurette en prose et puis …...en vers

« Peut-être pourrions-nous aller nous mettre au vert ? 

Courir au cinéma, dès qu’ils auront ouvert ? »

Je voulus lui offrir de belles chausses en vair

Elle les voulait rouges, il n’y avait que des verts

Elles n’étaient pas neuves ; de quoi avais-je l’air ?

La semelle était sale et rongée par les vers.

Alors elle se fâcha, et se mit en colère,

Tapa très fort du pied, puis se roula par terre,

Me jeta ses chaussures et puis son pull-over.

Je restai là, pantois, ne sachant plus que faire ;

Je repris et ma prose et mes poèmes en vers,

Et elle reprit le train et partit pour Anvers

Jean-Pierre

 

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Image par fda54 de Pixabay

 

 

Ver de père en fils depuis des générations, nous habitions tous un grand pré. Un jour, alors que je glissais paisiblement vers un trèfle à quatre feuilles, je fus emporté dans une brassée verte.

      Je me retrouvais sur le toit végétalisé d’un immeuble parisien. Quelle triste vie ! La pollution, le bruit m’incommodaient ; la nourriture inodore, sans saveur, me rendait malade. Toutefois, jamais l’espérance en des temps meilleurs ne m’a quitté. Le dimanche, à midi, les habitants se réunissaient pour l’apéritif.

      Une dame,  verre en main, expliquait qu’elle partait une semaine en Normandie dans sa maison de campagne. Je me faufilai dans la fourrure en vair de sa mule.

     C’est ainsi que depuis je vieillis doucement, essayant de convaincre mes petits enfants que « pour vivre heureux, vivons cachés. 

  Line

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Image par Gaëtan GUINÉ de Pixabay

 

 

      «- Et maintenant, voyez-vous, je me lance dans l’élevage des vers à soie !» lança Sophie dont tout le monde connaissait la passion pour TOUS les animaux, ce qui, par conséquent, n’étonna personne.

« Et maintenant voyez-vous, la pause est terminée et j’aimerais que l’on revienne à notre sujet, si vous le voulez bien » répliqua Maria, metteur en scène de son état mais également espagnole comme son idole Almodovar. « Vers quoi nous dirigeons-nous pour cette adaptation de Cendrillon ? Certainement pas vers la version ballet ou celle de Walt Disney. Tu as une idée, Yvon ?

-Pas la moindre, répondit le futur Prince Charmant en tirant sur sa cigarette, sans regarder personne…au grand désespoir de Camille,  -alias Cendrillon et amoureuse à la ville comme à la scène- qui cherchait sans cesse et en vain d’attirer l’attention du bel Yvon.

    Ce fut hélas Juliette (l’autre sœur-chipie) qui y parvint en s’écriant : «- C’est peut-être un peu prématuré d’aborder le sujet, mais je me demande comment fabriquer une pantoufle en verre ! Avec du plastique transparent ?

-Ce que tu peux être gourde, ma pauvre fille, jeta Yvon un tantinet méprisant, il s’agit d’une pantoufle de vair, tout le monde sait ça !

-Pas question que l’on touche à un poil d’un petit écureuil ! Jeta alors Sophie, très agitée.

-On se débrouillera, laissa tomber Maria,  concluant le débat. De toute façon, les costumes seront tendance Gauthier.

-Ouah, bondit Camille, je pourrai alors mettre ma belle robe déstructurée ! 

-Moi vivante, rugit Maria, on ne portera JAMAIS de vert sur scène !

-M’en fiche, se dit Camille in petto, je mettrai mes dessous vert Nil. Moi, ça me porte bonheur, le vert. »

   En effet. La pièce quatre mois plus tard remporta un vif succès et l’interprétation de Camille fut époustouflante. Subjugué par le talent de sa partenaire tout autant que par les dessous vert Nil brièvement entrevus dans sa loge,  Yvon en tomba raide dingue amoureux, si bien qu’il la demanda en mariage le soir même.

Aux dernières nouvelles, ils viennent d’avoir des triplés.

El Pé

 

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Un criquet pas comme les autres

 

Ce jour-là, j’étais sur le pas de la porte, regardant les singes s’ébattre autour de la maison. Je n’avais jamais osé les toucher, quand ils venaient quémander des bananes, même si leur fourrure semblait aussi douce que du vair.

Je broyais du noir quand soudain un criquet se posa sur ma main. Ce n’était pas un criquet ordinaire. Sa tête semblait recouverte d’un casque à picots vert, ceint d’un liséré rouge, ses ailes ressemblaient à des feuilles vertes nervurées et son corps était paré d’un magnifique drapé rouge et noir. Il avait presque l’air inquiétant et j’eus peur, l’espace d’un instant, qu’il ne me morde.

Mon verre de jus de fruit m’échappa de la main, tomba et faillit écraser un ver de terre quand il me dit : « Tu n’as pas honte de te morfondre dans ton coin quand il existe tant de beautés à découvrir à travers le monde ! Partons sur-le-champ, suis-moi, je te servirai d’éclaireur. Fais-moi confiance, ton voyage t’apportera la richesse. Puis le criquet se tut et resta immobile.

Je ne mis pas longtemps à me décider. Ma vie était morose, elle ne pouvait l’être davantage, et il avait fait  naître en moi l’espoir d’un changement. Mon appareil photo autour du cou, mon calepin et mon crayon dans ma poche, je partis vers l’inconnu, suivant du regard le vert des ailes de mon guide, se détachant sur le ciel bleu.

Je vis les sommets enneigés, les mers et les océans, les forêts touffues et les déserts de sable, les gouffres profonds, les volcans incandescents, la savane sauvage, je rencontrai mille personnages divers, j’entendis des langues d’une variété infinie. Le monde déroulait ses beautés devant mes yeux émerveillés. J’avais retrouvé ma joie de vivre.

Quand je rentrai chez moi, j’écrivis un livre pour raconter mon périple et tout le bonheur qu’il m’avait apporté. Je l’illustrai avec les photos que j’avais prises. Ce fut un immense succès qui m’apporta le plaisir d’avoir partagé mon aventure, et accessoirement un train de vie très confortable.

Je ne revis jamais mon criquet porte-bonheur.

Gill

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Image par djedj de Pixabay

 

 

VERT ESPÉRANCE

 

         J’ai rêvé que j’étais le grand cèdre tout VERT du parc, dans leur nid deux petits écureuils aux ventres gris rassemblent toutes leurs affaires, leurs noisettes, les brindilles et leurs petiots.

-      Dépêchons, si non nous finirons en pantoufle de VAIR pour Cendrillon, dit le premier et on ne pourra pas être au départ VERS la forêt de grands sapins et son immense territoire.

         La famille de VERS de terre habitant à mon pied entre mes racines, se hâtent pour se joindre au premier voyage. Les cigales déclament des VERS, un poème pour la chlorophylle afin de donner du courage dans les préparatifs. Les mulots, les grenouilles, les sauterelles, les abeilles et les fourmis également seront de la partie et souhaitent déménager VERS un royaume bucolique.  Mais moi je vais les languir mes animaux, il ne me restera que les pic-verts. Mais ils souhaitent tous découvrir des champs VERTS, de l’herbe haute, des fourrés pour la nidation des oiseaux, des cascades sauvages, un dôme d’arbres de toutes sortes, un espace accueillant, propre, net où on respire à pleins poumons, sans produits chimiques, sans pollution. Un bonheur !

         Pourquoi pas…. C’est à nous d’œuvrer pour notre sauvegarde et celle de la faune et de la flore et d’avoir une nouvelle conscience écologique toute parée de VERT.

        

M-Christine

 

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Image par Please Don't sell My Artwork AS IS de Pixabay

 

 

Cendrillon, chaussée  d'une pantoufle de vair, assise sur un tapis de mousse d'un vert éclatant, les yeux fixés vers l'horizon où un panache de poussière blanche se dissipait laissant apparaître un cavalier impétueux, le sol tremblait sous les sabots de ce cheval fougueux. Qui était-il ce chevalier lumineux? Calmant sa nervosité et son impatience à mesure que l'homme se rapprochait, elle croqua dans une pomme rouge, d'où s'échappa un ver nu.  L’espoir d'un  changement pour une vie meilleure, se précisait de plus en plus.

 

Christine

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Image par gdakaska de Pixabay

 

 

 

Vive émotion au château de Midinia, après des années d’attente, d’espoir déçu, de désolation, le grand jour, enfin était arrivé, le petit prince nu comme le ver qui sort de terre, poussait son premier cri, la jeune reine qui  avait tant désespéré, venait de donner un héritier au roi, elle contemplait ce petit être fripé  qu’elle venait de mettre au monde, des larmes de joie embuaient  ses beaux  yeux verts. Avec son regard empli de tendresse d’une voie douce elle lui chuchota : mon enfant, le roi ton père muni de son vair est au combat avec l’espoir de sauver notre pays. Vers Noël, il a promis, à nos cotés il sera. Au dessus de ton berceau, nous lèverons notre verre, à la vie, et à la joie.

Louisa

 

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