Un jour de bonheur

 

Choisissez un souvenir heureux, pendant votre enfance ou maintenant

que vous aimeriez revivre

excepté les souvenirs de mariage et de naissance des enfants.

 

Racontez-le dans un texte

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Image par Aline Dassel de Pixabay

 

 

Un moment heureux de mon enfance

 

J'avais dix ans et je venais d'apprendre par mes petites compagnes d'école que St Nicolas n'existait pas. J'avais surmonté sans peine cette désillusion et mis ma maman au courant.

Malgré tout, le matin du lendemain, un 6 décembre donc, j'attendais de trouver dans le salon la petite épicerie que j'avais demandé avant d'avoir reçu la triste révélation. Mais non, il n'y avait rien. Maman me dit d'un air docte que c'était normal puisque St Nicolas n'existait pas.

Je m'en vais toute triste dans la cuisine prendre mon petit-déjeuner. Et là, au milieu des speculoos, des massepain et des oranges éparpillés sur le carrelage, trônait une petite épicerie à ma taille avec tous les produits miniaturisés possibles et imaginables : boîtes de petits pois, de thon, de sardines, sacs de riz... bacs de bière et bacs d'eau, produits lessive, bidons d'eau de javel, déodorants, fruits en massepain etc. Et la petite balance et la petite caisse enregistreuse, et les petits sachets de papier...

Je fus saisie d'un bonheur aussi grand que l'avait été ma récente peine et d'un amour immense pour ma facétieuse maman.

Toute mon enfance a été très heureuse mais ce moment là  est resté particulièrement vivace dans mon souvenir.

Suzanna

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La Salvetat-sur-Agout

 

 

Nos premières vacances à La Salvetat sur Agout

 

Je ne connais pas cet endroit, mais mon mari a insisté : « Tu vas voir chérie, c’est un lieu magique ». Mon fils est surexcité : il y a un lac et on peut louer des pédalos. Mais pas n’importe lesquels : des pédalos avec des toboggans. « Tu vas voir maman, ça va être trop bien ».

Nous arrivons à La Salvetat après avoir subi des lacets pendant plus d’une heure de route. Et je dois bien avouer que ce lieu est enchanteur : un panorama sur le Lac de la Raviège à couper le souffle, des arbres aux teintes vertes différentes – du vert pâle pour les feuillus au vert sombre pour les conifères – des odeurs caractéristiques des eaux lacustres, plutôt agréables et très différentes de celles de la mer et des embruns. Ils avaient raison, je suis tombée sous le charme de cet endroit.

Nous nous dirigeons vers Evasion Raviège, une boutique bien nommée qui propose des locations de bateaux et de pédalos. Je préférerais un bateau électrique ou un canoé pour découvrir les environsdans le calme, mais mon fils insiste tellement que nous réservons un pédalo. Mais pas un simple pédalo ou un avec un petit toboggan, non, non, celui avec le maxi-toboggan. Nous embarquons et je trouve l’expérience plutôt agréable : mon mari et moi aux pédales, mon fils qui monte et descend du toboggan, qui plonge, dans une eau à 25°C… le rêve.

L’endroit est paisible, calme, et nous sommes peu nombreux à profiter de ce lieu. Les vacances commencent bien. De temps à autre, je descends par la petite échelle à l’arrière de notre embarcation pour me rafraîchir et goûter aux joies de la baignade. Mon mari, quant à lui, essaie le maxi-toboggan, pour la plus grande joie de mon fils, qui applaudit chaque fois qu’il pénètre dans l’eau.

Bientôt, je les entends applaudir tous les deux et scander « Maman, maman ! » pour que j’emprunte le fameux toboggan. Je n’en ai pas vraiment envie, il faut monter à cette échelle peu stable, à plus de deux mètres de haut et l’arrivée me semble plutôt brutale. Mais devant leur insistance, je cède. Je grimpe tant bien que mal le long de l’échelle en prenant garde de ne pas glisser avec mes pieds mouillés. Et là, c’est le drame : le départ du toboggan s’avère particulièrement étroit et je force pour y entrer. Une fois calée, impossible de me dégager… J’essaie de bouger en douceur, d’avancer un peu, rien n’y fait. Je dois me rendre à l’évidence : mon postérieur n’est pas adapté au maxi-toboggan – qui doit être conçu pour les enfants, me dis-je pour me rassurer. Face aux encouragements des deux spectateurs, je veux donner le change, alors je pousse un grand coup et je me débloque soudain, fusant comme un bouchon de champagne. Mon arrivée dans l’eau est mémorable et fort peu académique tant je suis surprise par ma rapidité. J’ai à peine le temps d’entendre le rire de mon mari et mon fils avant de me laisser engloutir par le lac…Quand je remonte à la surface, toute décoiffée, ils m’accueillent avec des applaudissements nourris et des hourras.

Ce premier séjour à La Salvetat restera marqué par cet épisode joyeux, que nous évoquons souvent à grand renfort d’éclats de rire. Et depuis ce jour, nous retournons au Lac de la Raviège… mais plutôt hors saison !

Épilogue : l’été suivant, j’ai retesté le maxi-toboggan, avec grâce cette fois… enfin je crois !

Fabienne

 

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Thelmadatter, Public domain, via Wikimedia Commons

 

 

UN SOUVENIR HEUREUX

 

Mexico City, Samedi 15 mai 1982, je vais chercher Lucy, la cousine de mon mari.

Puis Rendez-vous à 11 heures, 5 ème rue à l’angle de l’avenue Chapultepec.

Je mets des lunettes de soleil, me dissimule sous un foulard. Nous attendons, à 11 heures la voiture grise s’arrête 100 mètres devant la mienne. Lucy descend, marche rapidement vers la voiture grise. Elle se penche vers la passagère qui lui tend une couverture rose.

La voiture grise redémarre et s’éloigne rapidement.

Lucy revient vers moi, s’installe et me tend … ma fille Rebeca, 2 jours, nichée au creux de la couverture!

La joie m’inonde !

Le plus bel instant de ma vie, le plus précieux !

Mon mari n’avait pas voulu m’accompagner, angoisse, trop d’émotion, que sais-je ? Sa sœur quand elle a appris qu’il était resté à la maison, l’a tellement grondé, qu’il m’attendait sur le trottoir devant la maison en faisant les cent pas. Il arrache presque la portière arrière pour  contempler sa fille installée sur la banquette dans son moïse.

Bonheur, joie, extase, aucun mot ne peut décrire cet instant, début d’une histoire extraordinaire …!!!!

Chris

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Image par JackieLou DL de Pixabay

 

 

Au cours d'une belle journée ensoleillée, lors d’un séjour à la montagne pour faire de la randonnée, mon ami a eu l'idée saugrenue de faire du parapente pour se débarrasser de son vertige. La peur au ventre, il a réussi à me motiver pour que je l’accompagne, malgré ma pétoche aussi grande que la sienne.

Nous avons utilisé le téléphérique pour se rendre au sommet. Au cours de la montée on a pris conscience du dénivelé et de l’immensité du vide à défier. Notre regard silencieux en disait long sur la galère dans laquelle on s’était embarqué. Mais il était trop tard pour opérer un demi-tour.

Après s’être équipé, prêt pour le grand saut dans le vide, on était séduit par la beauté des montagnes recouvertes d’un manteau blanc scintillant au soleil. Et là, après un démarrage qui nous faisait passer à toute allure du plancher des vaches au vide sidéral, une impression bizarre nous envahit lorsqu’on s’est retrouvé en train de flotter au-dessus des montagnes. C’est un moment magique, de totale liberté, avec un paysage magnifique sur toute la chaîne des Alpes. Tout simplement grandiose de se prendre pour un oiseau en totale immersion avec la nature. Cela laisse une impression de bien être au cours de laquelle, on ne pense plus à rien complètement captivé par la beauté du site. Au cours de notre arrivée, une brise passagère nous a causé une petite frayeur en nous déportant vers un ruisseau, heureusement couvert de glace.

Et la mission fut un succès, car mon ami a perdu son vertige sur les hauteurs des Alpes, mais en redemande pour vérifier me dit-il s’il n’est pas revenu.

Christian

 

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Opera Garnier Grand Escalier

 

 

Chers souvenirs

Quel souvenir choisir ?

Peut-être la première fois où je suis allée à l’Opéra. J’en rêvais depuis des semaines et je ne cessais d’interroger mes sœurs, qui y étaient déjà allées, sur leurs impressions. Mais elles se contentaient de me dire, s’esquivant en riant : « patiente, patiente, tu verras bien », ce qui me mettait en rage. Le jour « j », excitée dès le matin, j’avais attendue toute la journée avec une impatience grandissant au fil des heures, jusqu’au moment où, vêtue d’une jolie tenue que j’avais choisie pour l’occasion, j’avais pénétré dans le hall. Le hall, le grand escalier à double révolution, les lustres, les dorures, les velours, le rideau de scène, la fosse d’orchestre, tout m’avait émerveillée. Que dire du spectacle ! la musique de Stravinsky m’avait ravie et les évolutions de l’oiseau de feu, en tutu de plumes rouges m’avaient comblée de bonheur, à tel point que j’en avais rêvé pendant des jours. Je n’ai pas oublié une seconde de cette soirée.

Ou plutôt parlerai-je des vacances d’été, où ma mère, mes sœurs et moi partions en Touraine pendant deux mois, tandis que mon père restait à Paris avant de nous rejoindre. Moi, la petite parisienne, qui ne connaissais rien à la campagne, je découvrais avec ravissement les poules et les lapins, la naissance des veaux, la moisson, les balades dans la nature, les fleurs des champs. Nous allions faire les courses à bicyclette au village voisin et je voyais avec bonheur mes parents détendus, loin des soucis quotidiens, mener une vie où la fantaisie faisait partie des vacances.

Ou alors j’évoquerai simplement les petits bonheurs de la vie de tous les jours, qui demeurent si chers à mon cœur. Bonheur d’avoir des parents aimants pour m’écouter me chérir et me guider, bonheur d’avoir des sœurs pour partager mes secrets,  pour calmer mes chagrins, pour rire avec moi, bonheur d’avoir des amies qui aimaient se retrouver chez nous, bonheurs simples et si précieux, qui, les uns à côté des autres forment, à eux seuls, un souvenir heureux.

Gill

 

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Image par jLasWilson de Pixabay

 

 

Ma petite enfance fut pour moi, le souvenir de moments inoubliables, de délicates attentions d'une maman douce, rieuse, de crissements du petit moulin accroché dans la treille, d'ou pendaient de magnifiques grappes de raisins noirs. Le chardonneret prisonnier répondait de sa haute branche à ses congénères sauvages. Les odeurs d'herbe fraichement tondue mettaient tous mes sens d'enfant en éveil et imprégnaient ma mémoire d'une emprunte indélébile. Après la sieste, le bain frais. Les après -midi d'été, je m’asseyais sur les marches de l' escalier séparant la terrasse du potager,  dans une robe légère, où de jolis petits lapins imprimés , de toutes couleurs se mouvaient avec la brise. La porte de la cuisine s'ouvrait et maman m'apportait, sur une soucoupe de terre cuite, une tartine beurrée à souhait, ainsi qu'une grappe de raisin dégoulinant d'eau glacée. Je savourais le tout, ce beurre au goût de noisette, je crois venait du Danemark , car dans ces montagnes minières, les vaches n'étaient pas très présentes. Les couchers de soleil au loin sur la plaine puis les musiques typiques, les soirées. Oui, ce sont mes racines, je ne pourrai jamais  les oublier, elles se manifestent souvent, dans mon petit jardin secret, où je me réfugie régulièrement, avec plaisir et nostalgie, lorsque j'entends le chant du chardonneret.

Christine

 

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Image par Rodrigo Pignatta de Pixabay

 

 

UNE JOURNEE HEUREUSE

Je me souviens d’un séjour à Paris où j’ai vécu une journée dont je garde un excellent souvenir. Je connaissais le programme des 3 premiers jours mais pas du dernier, « une surprise pour ton anniversaire » avait dit mon mari. Nous avons donc visité de nombreux monuments et musées et le dernier jour arriva. La journée commença par Notre Dame, après l’incendie qui l‘avait ravagée, je m’attendais une année après à la retrouver toute sombre les pierres noircies comme enveloppée dans un linceul mortuaire.  A ma grande surprise, la belle cathédrale entourée d’immenses échafaudages, me parue moins abimée car sa reconstruction avançait bien. Le cœur plus léger et heureux nous avons traversé un Pont et je suivais docilement mon guide. Nous nous retrouvâmes devant le Musée d’Orsay. J’avais adoré ma première visite plus de 30 ans auparavant et mon mari le savait et avait pris des billets pour la visite. Quel bonheur de retrouver tous les impressionnistes, d’être à nouveau éblouie de couleurs, de lumières, de pastels. Et il y avait une exposition spéciale de Berthe Morisot que j’adore. J’ai savouré chaque moment, je me suis délectée des couleurs claires des sujets familiaux et champêtres traités avec fluidité des couleurs lumineuses. Quelle belle surprise, après cette débauche picturale nous sommes retournés à notre hôtel nous habiller élégamment comme demandé par mon époux. Je ne savais toujours pas où nous nous rendions, c’était un peu agaçant…. Bien entendu nous avons pris le métro et nous sommes sortis au Palais de Chaillot pour nous diriger vers…. La Tour Eiffel ! Telle était la surprise, un repas au restaurant de la grande dame. Le soir elle était somptueuse, rutilante, étincelante de lumières. Arrivés au 1er étage, il y avait une grande quantité de convives, le Maître d’Hôtel nous accompagna à notre table au deuxième rang derrière les baies vitrées. De nombreuses nationalités étaient représentées, nos voisins de table étaient de joyeux italiens et de volubiles américains. J’étais ravie et appréciait le cadre, la richesse de la décoration et surtout la belle vue sur Paris. Tout était magnifique, quand un jeune couple tout juste arrivé, nous a demandé dans un drôle de mélange italo-franco-anglais, si nous pouvions échanger nos tables car ils souhaitaient être avec leurs amis italiens. Quelle chance, nous nous retrouvâmes ainsi en première ligne à côté de 2 japonaises avec toute la capitale illuminée à nos pieds, c’était magnifique.

M-Christine

 

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