Une promenade dans l'histoire

 

Dans quelle période de l'histoire

aimeriez-vous vous promener

 

et qui souhaiteriez-vous y rencontrer comme

grand personnage?

 

 

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Image par kristamonique de Pixabay

 

 

N’avez-vous jamais traversé un banc de brouillard un peu salé ? Si oui, mon histoire vous semblera banale, sinon… à coup sûr vous n’allez pas me croire (ceci dit, je commence à en avoir l’habitude) ; et bien moi, je l’ai fait, il n’y a pas très longtemps. A vrai dire, presque sans m’en rendre compte tant j’étais encore captivée par le film de Woody Allen : « Paris à Minuit » que je venais de voir. Et en effet, c’est sans surprise extrême que je me suis retrouvée dans le Paris des années 20…du siècle dernier.

  Evidement, je l’ai tout de suite reconnu : les rues, les bagnoles, les fringues, étant donné que j’y étais vingt minutes avant. Mais pas seulement. Mon attrait pour les années folles m’avait d’ores et déjà familiarisée avec leur décor. En  fait, mon rêve était devenu réalité.

Naturellement, j’en ai profité (connaissant leurs adresses grâce à Woody)  pour faire la connaissance d’Hemingway, de Buñuel, de Picasso, de Dali, du Duke et j’en passe. C’était magnifique. Je vous jure, j’y serais bien restée si un soir…

… en flânant dans l’Île de la Cité, je n’étais tombée par hasard sur un bien étrange individu, déguisé en soldat romain.

Je devais moi-même avoir une allure un peu exotique car l’individu en question n’hésita pas à m’interpeler : « Ave, femina civis, sumus intra Luteciae muros ? ». Interloquée, je ne sus que répondre : « Quo vadis, Domine ? ». Agréablement surpris par le titre de « Seigneur » que je venais de lui décerner, il poursuivit : « Domo. Julius Caïus Caesar ego sum. » Nous poursuivîmes ainsi durant un bon moment notre dialogue si bien que je vais le résumer afin de faciliter la compréhension du texte. Il s’avérait donc que cet homme n’était pas du tout un échappé d’asile ni un acteur jouant une pièce de Shakespeare* au Châtelet (et malencontreusement égaré en cherchant les toilettes pour hommes) comme je l’avais cru tout d’abord. Non. Il s’agissait bien du Jules César que les lecteurs d’Astérix connaissent ; la ressemblance était d’ailleurs frappante.

Je lui parlai de La Guerre des Gaules et il corrigea avec obligeance nombre de contre-sens dont mes versions avaient été truffées autrefois. Pour le remercier, je lui conseillai de se méfier de son fils (adoptif, mais fils quand même) Brutus, lui arguant que ce gars n’était pas du tout ce qu’il paraissait être. Julius ne parut pas bien saisir ce que j’essayais de lui confier, mais je n’insistai cependant pas, terrorisée par le paradoxe spatio-temporel* que je risquai alors de déclencher. Toujours  est-il que l’illustre César désirait fort rentrer chez lui. Etant stratège de métier, il avait très vite compris l’importance des bancs de brouillards salés pour voyager dans le temps. Aussi, depuis son arrivée à Paris, longeait-il les rives de la Seine, endroit selon lui le plus propice à en croiser un autre. Et c’est ce qui arriva.

     Il retourna au Siècle I et moi au XXIème et depuis, nous n’avons plus eu des nouvelles l’un de l’autre.

Quant à moi, je ne désespère pas de rencontrer à nouveau l’un de ces fameux bancs. Je trouve le jeune Bonaparte très mignon et j’aimerais fort  pouvoir le saluer avant qu’il ne devienne inaccessible en se faisant appeler Napoléon.

       El Pé

 

* Jules César bien sûr. What else ?

*L’exemple le plus connu est celui du jeune homme qui retourne dans le passé et tue son grand-père alors lui-même un tout jeune homme .S’en suit une quasi fin du monde.

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Par EmDee — Travail personnel, CC BY-SA 4.0                 wikimédia

 

 

Dans les années 60, avant la tempête de mai 68, j’assiste régulièrement au festival d’Avignon.

Un jour, j’aperçois Jean Vilar dans la cour du Palais des Papes. Il règle la mise en scène de « l’Avare ». Il se repose, seul, à l’écart des acteurs et des techniciens.

«- Monsieur, s’il vous plait, puis-je m’asseoir à côté de vous ? C’est un immense bonheur que de vous approcher avec respect et admiration.

-Bien sûr ! Je désire toujours rencontrer mon public, expliquer l’essence de mon théâtre. Je veux que pauvre ou riche, chacun y ait sa place, s’approprie mes personnages éternels. J’aime, la dernière réplique envolée, que les spectateurs se lèvent, applaudissent, accourent vers la scène où, exténués, nous saluons. Alors, dans une communion parfaite, vous et nous, nous sommes le théâtre. Celui qui fait rire, pleurer, réfléchir, nous rend meilleurs. « Monsieur Vilar, on reprend ? » J’arrive. Au revoir Madame, à ce soir peut-être ?

-Au revoir Monsieur Vilar, à ce soir assurément. ».

       Line

 

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 Cette photo a été prise par André ALLIOT . — Travail personnel, CC0,        wikimédia

 

 

UNE RENCONTRE A LA RENAISSANCE

 

        Le professeur de français de 4e B nous donne le sujet de la prochaine rédaction « qui aimeriez- vous rencontrer comme personnage historique et à quelle époque » à rendre lundi prochain.

        J’ai toujours été attirée par la Renaissance et ses fastes, ses châteaux, ses découvertes, ses peintres et François 1er. Mais aussi Florence, les Médicis, les Strosis, Michel-Ange, le Titien, Caravage, Véronèse, Boticelli, Raphaël et toute cette période si riche en créations. Pourtant c’est l’élève de Verrachio « le Maitre Léonardo de Vinci » qui m’impressionne le plus.

        Me voici donc petite fille de 12 ans richement habillée de velours, de brocard et avec une coiffe en soie, nous sommes en 1516 au Château d’Amboise. Nous attendons la venue du Roy de France François 1er accompagné du grand peintre Léonard da Vinci qui vient s’installer dans le Château du Cloux (que l’on appellera le Clos Lucé plus tard). Toute la cour du monarque est là dans cet élégant château pour accueillir cet artiste, architecte, ingénieur, inventeur visionnaire que notre Roy a invité. Mon père est le Grand Veneur du Roy grand officier de la Maison du Roy en charge des chasses royales et nous habitons le château d’Amboise. Le Roy est très grand et corpulent pourtant il est jeune 21 ans et l’homme un peu vouté et âgé qui marche à côté de lui c’est ce génie universel comme dit mon père. Après les présentations des nobles de la Cour, ils saluent et s’avancent ensemble dans la grande salle de réception où sont présentées les 3 toiles rapportées d’Italie, « La Joconde, St Jean Baptiste et Sainte Anne, la Vierge et l’enfant Jésus ». Le maître passe devant nous, je fais la révérence et je suis impressionnée, il demande qui je suis et si je sais lire le latin et le grec. Il dit alors qu’il aurait grand plaisir que je lui fasse un peu de lecture chaque matin car ses yeux sont fatigués. Je suis si surprise et heureuse que je le remercie et mon père aussi. Ainsi pendant les 3 années qui suivirent, j’ai fait la lecture au Maitre et vécu à côté de tableaux célèbres, j’ai pu examiner le« sfumato », les manuscrits, les croquis que me montraient le peintre. Il avait fait construire une machine hydraulique, un pont suspendu, une ébauche d’un char de combat (toujours dans le parc du Clos Lucé) et travaillait sans relâche cherchant la perfection. -« J’ai l’intention de laisser un souvenir impérissable dans la mémoire des mortels ». LdV  Il y a quelques années, lors de la visite du Château d’Amboise et du Clos Lucé, j’ai beaucoup aimé cet élégant domaine royal avec ses superbes jardins à l’italienne. Nous sommes allés bien sûr dans la chapelle St Hubert où est enterré Léonard de Vinci le saluer.

M-Christine

 

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Par Pierre Mignard — Jebulon (2011), Domaine public,      wikimédia 

 

 

Lors d’un petit repas entre amis, chacun d’entre nous  évoquait ses rêves les plus fous.

Les uns voulaient aller sur Mars, un autre, voulait découvrir une mine d’or, il y en a un qui voulait devenir président, quant à moi, sans, réfléchir, un peu comme une boutade, j’ai lancé, et bien moi,  je voudrais me promener au 17 ème  siècle. Après un moment de silence et d’étonnement, la question du pourquoi d’une idée aussi dingue fût posée.

Mes amis, vous connaissez tous ma passion pour les pièces de Molière et les fables de la Fontaine, et bien, j’aurais tout simplement aimé rencontrer tous ces grands personnages, leur dire combien dans ma vie ils sont présents et les en remercie.

Louisa

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Par Paul Baudry — ARC Museum, Domaine public,   wikimédia 

 

 

Visite au musée

 

Chaque visite au Musée Grévin est un plaisir renouvelé.

Je m’apprête à quitter la scène de Marat assassiné dans sa baignoire pour me diriger vers la soirée à la Malmaison, à l’époque du premier Empire où j’aimerais beaucoup pouvoir me promener. Ceci, pour un raison extrêmement futile, la mode, que je trouve particulièrement seyante : silhouette fine et longiligne, taille haut placée rappelant un peu l’Antique, tissus de soie, dentelles, coiffures courtes, boucles plaquées, petits chapeaux, ornements de cheveux, diadèmes, tout étant extrêmement séduisant. Mais plus sérieusement, si je pouvais rencontrer Napoléon et Joséphine dans l’intimité, voir vivre ce couple et sa famille recomposée, étonnant pour l’époque, moderne avant l’âge, mais finalement ordinaire d’un point de vue actuel, ce serait parfait.

Je quitte donc Marat et sa baignoire, quand soudain je me sens tirée en arrière, violemment et douloureusement. Me retournant, je vois avec stupéfaction le sang couler de la blessure du tribun qui agonise, et Charlotte Corday, le couteau à la main, se faire arrêter par les gardes. Moi-même, accusée de complicité, je suis emmenée sans ménagement et traînée vers la guillotine sans autre forme de procès.

« À mort, à mort la complice » crie-t-on.  Mais non, impossible, moi qui rêvais d’Empire, me voilà plongée dans la Révolution. « Au secours, c’est une erreur ». Mais déjà je sens le contact de la guillotine, mon cou est entaillé, je vois le sang qui éclabousse mes yeux ! Ah, je meurs, je meurs…

« Allons, madame, calmez-vous. Vous avez fait une chute, vous avez raté une marche en quittant la salle de l’assassinat de Marat, votre tête a heurté le sol et vous avez perdu connaissance. On vous a posé une minerve par précaution avant de vous faire des radios, et l’infirmière a soigné votre visage qui saignait légèrement. Mais ce ne sera rien, cessez de vous agiter ».

Au dessus de moi, l’homme en blanc me rassure, je reprends tout à fait conscience. J’ai un peu mal au cou et à la tête mais celle-ci est toujours attachée à mon corps et la guillotine a disparu, me laissant toutefois une curieuse et désagréable impression.

Criant de vérité ce Musée Grévin…je m’en souviendrai !

Gill

 

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