Laissez-vous guider par la musique

 

Un morceau de musique est diffusé

Chacun est invité à se laisser guider par cette musique

et à écrire, en 20 minutes,

le texte qu’elle lui inspire

 

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Je vois de la neige, des boules multicolores, des elfes, des fées, des paysages  grandioses et d'autres éléments magnifiques que je découvre, très surprise.

MAIS OÙ SUIS-JE DONC ?

Je n'ai pourtant pas acheté de billet d'avion pour visiter une terre vierge quelque part sur la terre.

MAIS EST-CE QUE JE SUIS VRAIMENT QUELQUE PART ?

J'ai l'impression d'être en contact avec autre chose que de l'humain.
 

QU'EST-CE QUE JE SUIS EN TRAIN DE VIVRE ?

Les martiens m'auraient-ils enlevée et sont-ils en train de faire une expérience sur moi ?.... ou plus simplement, me suis-je peut-être endormie devant un film de science fiction?

Je suis OÙ ? AVEC QUI ? Et QUE suis-je en train de vivre ?

Pourquoi ces questions, pourquoi vouloir toujours comprendre ?

Pourquoi cette peur en même temps qu'un certain émerveillement ?

ME LAISSER PORTER et M'ABANDONNER à ce qui vient à moi  !!!

 

Jocelyne

 

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La nuit tombe sur le magasin de jouets. Ceux-ci vont pouvoir s’éveiller.

Lucie, la poupée de chiffon, ferme la porte et ouvre le couvercle du coffre à musique.

Là, une jolie danseuse vêtue de rose se met à exécuter de merveilleux pas de danse.

Observée par un joli prince sur son cheval, il n’ose pas aller vers elle, fasciné par cette musique et ce ballet.

Soudain, du fond du magasin surgit l’ogre. Muni d’un couteau, il s’élance après la poupée désirant la capturer et l’emporter dans son cachot.

Monsieur le tambour sonne le signal d’alarme. L’armée de soldats de bois arrive en renfort. Le cheval du prince se met à galoper mais le chemin est semé d’embûches, les soldats de plomb se préparent et suivent le prince, cela ne décourage en rien l’ogre maléfique rejoint par la fée Carabosse. Mais c’est sans compter la fée, marraine de Cendrillon. D’u coup de baguette magique, elle hypnotise l’ogre, le transforme en toutou. De son côté, le prince invite sa belle à rejoindre sa boîte à musique. Les soldats reprennent leur place et Lucie retourne s’asseoir.

Oh !! déjà le jour se lève, tout est calme.

Chut ! les jouets dorment, la boutique peut enfin ouvrir.

Brigitte

 

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     Les notes s’enchevêtrent, dessinant des signes sur la portée: des croches, des noires, des blanches, des silences.. puis le rythme s’accélère: des doubles croches, des reprises à partir d’un thème récurrent, des variations sur le rythme, des instruments aériens. Le vent souffle, puis la tempête puis le calme, puis le silence, puis quelques noires nettement détachées, comme en retard, pressées de rattraper la partition, puis des notes plus aiguës, saccadées, annonciatrices d’un autre orage, d’une autre tempête, d’une autre tragédie peut être. Phèdre s’avance, qui voudrait bien ne plus aimer son beau-fils , mais qui ne peut pas; et Médée, tordue de douleur s’affale sur le plancher, ses deux enfants morts sous elle , qui voudrait bien les ressusciter ,mais qui ne peut pas. Puis Electre à son tour, qui voudrait bien ne plus haïr sa mère, mais qui ne peut pas. «Chez ces gens là, on ne choisit pas m’sieur,  on ne choisit pas ». La musique s’arrête, des notes vibrent encore en silence. La jeune fille noiraude, assise au fond là-bas, c’est Antigone. Elle pense qu’elle aussi aurait bien aimé ne pas mourir, mais elle s’appelle Antigone et elle va devoir jouer son rôle jusqu’au bout. «Chez ces gens là on ne choisit pas m’sieur on ne  choisit pas»!’

Louis

 

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Mille notes venues du fin-fond des ténèbres

Mille notes te prennent et bientôt te transportent

Mille notes égrainées te donnent de la fièvre

Mille notes qui tournent et t'aspirent et t'emportent

 

Ecoute le fracas des cascades qui coulent,

Et l'écho cristallin de ces notes qui roulent

Laisse entrer dans ta tête un désir de lenteur,

Et pénétrer ces plaisirs tout au fond de ton cœur

 

La musque est si douce, si douce sa texture

Qu'elle invite à songer à une pensée pure

Si elle sonne ici comme une perle rare,

Elle  t'invite à rêver sans prendre de retard.

 

Jean-Pierre

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La petite noire avance en sautillant. Elle a rendez-vous avec toute la gamme sur la partition du pianiste. Elle a peur d’être en retard, tant la  portée est déjà chargée de notes. Des petites croches aux rondes pointées, bien dodues, en passant par les élégantes blanches, toutes sont déjà installées, s’amalgamant par groupes, ou au contraire, s’isolant, et commencent à s’agiter dans un brouhaha de sons graves et inquiétants qui effraient la petite noire.

Il faut pourtant qu’elle monte sur la portée.

A l’entrée, la clé de sol, enroulée comme un serpent et assistée de trois dièses, veille et la regarde d’un air méfiant, tandis qu’elle saute de ton en ton, tintant comme une clochette. Elle se fraie un passage avec difficulté, quand une pause l’arrête pour laisser passer une triple croche suivie d’un triolet. La musique devient de plus en plus forte quand une armée d’arpèges envahit la portée. Les notes montent et descendent, rendant sa progression difficile. Enfin, son chemin devient plus fluide, les notes s’espacent, le calme revient et on n’entend plus que le son cristallin de ses petits sauts.

Elle arrive à la fin de la partition. Elle a atteint son but, c’est là qu’est son rôle. Un dernier arpège, pianissimo, puis elle, son pur et cristallin, qui met le point d’orgue à la musique et prolonge à loisir la plaisir de l’entendre.

Gill

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La reine Clochette a fait son entrée, tout le monde l’attendait. Son arrivée a été saluée par tous.

L’impatience dominait l’assemblée, la peur aussi. Qu’allait-il se passer ? Qu’allait-on pouvoir faire pour éloigner la menace ?

La dernière fois la catastrophe avait été évitée de justesse. Clochette avait été à la hauteur. Mais cette fois-ci la menace était plus précise, plus proche, plus grande. L’assemblée se levait, tapait des pieds, tapait des mains, criait à l’unisson :

«  Que faire ? Que faire ?  Où aller ? Où fuir ? « 

La reine réclama le silence en agitant sa clochette :

«  Nous allons tous descendre dans les souterrains jusqu’à ce que la menace se retire. Allons-y maintenant en ordre et dans le calme »

L’assemblée se dirigea  vers l’entrée secrète des souterrains sans pousser  mais en scandant des mots de guerre : «  Allons-y, tuons-la, ne nous laissons pas faire, allons-y « 

La reine fermait la marche, avant d’entrer dans les souterrains, elle se retourna et cria : «  Menace, tu ne nous auras pas !!! Nous survivrons cette fois-ci encore !!! »

Elle rejoignit ses sujets en agitant sa clochette et la lourde porte secrète se referma derrière elle.

Christine

 

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