À chacun son cœur 

 

Aujourd’hui, 23 janvier est le jour de la Saint Barnard

Ceci nous fait penser à Christiaan Barnard

et à la première greffe cardiaque à partir d'un cœur humain en 1967

 

En prenant le mot cœur au sens propre ou figuré

écrire un texte dont le titre sera "histoire de cœur"

et y insérer la phrase suivante

 "je ne pensais pas que cela m'arriverait un jour"

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Image par Gerd Altmann de Pixabay

 

 

J’accueille ton battement, un son né sourd emplit la pièce...

C’est la première fois que je t’entends et te devine…. Le rythme de ton cœur vibre là, sous mon ventre, d’une mélodie inconnue à mon oreille.

Je respire un peu plus fort, je sens le mien s’emballer, battre la chamade, s’autoriser une folle accélération, je me laisse emporter par l’émotion de te voir battre, là sous ma peau…

Je ne pensais pas que cela m’arriverait un jour.

Toi à l’unisson avec ma respiration et pourtant…Je te ressens, te devine vivre…tes premiers émois. Et moi je pleure, touchée en plein cœur par ta force de vie…

Je t’écoute, tu me parais si fragile, là sous ma chair, petit en devenir, pourtant je sais que je m’essoufflerai à courir après toi…

On sentira nos cœurs sautiller sous nos mains, des éclats de rire, des bouffées de vie dans nos souffles, allumeront les étincelles d’un avenir empli de belles histoires qui nous tiendront à cœur.

     Roselyne

 

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Image par NoName_13 de Pixabay

 

 

Cœur

Cœur d'artichaut qui s'endurcit et qui se détache au fil des histoires sentimentales qui s'échouent. Je ne pensais pas que cela m'arriverait un jour. Je ne m'emballe plus et mon cœur jadis si sensible devient une forteresse à prendre. Dans le "coup de cœur " je me méfie plus du coup que du cœur lui même. Pourtant son sourire et son regard m'attirent mais je me demande si elle réveillera entre nous de la rancœur..

L'amour comme qui dirait bipolaire nous fait vivre tant de variations d'humeur...

L'amour, ceux sont des histoires qu'il faut parfois oublier à contrecœur. Le cœur sur la main, pourvu qu'elle ne m'emporte pas carrément tout le bras. Cœur de pirate, j'ai parfois navigué dans les eaux tumultueuses de la passion. Je ne pensais pas que cela m'arriverait un jour.

A cœur ouvert, j'aurais tellement de choses à rajouter..

Xavier

 

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Image par Igor Schubin de Pixabay

 

 

        « Oh Panisse, tu me fends le cœur ! » clame César avec finesse.

Et ce pauvre Panisse qui se laisse prendre au piège un moment, jusqu’à sa juste colère contre son ami d’enfance et la célèbre phrase qu’il aurait pu dire, si Pagnol  en avait eu l’idée : « Je ne pensais pas que cela m’arriverait un jour ».De toutes façons, avec Pagnol, il s’agit toujours d’histoires de cœur.

    Mais que cela ne m’éloigne pas plus longtemps de l’histoire de Lola. Une bien triste histoire, mes amis. Oui, une bien triste histoire car Lola était ce que l’on appelle communément un cœur d’artichaut. Ah, elle en a fait des malheureux ! Belle certes, mais surtout dotée d’un charme ensorceleur, elle s’amusait fort à voir tous les garçons tomber fous amoureux d’elle, devenir ses esclaves…puis demeurer inconsolables après la petite phrase qu’elle aimait prononcer de sa voix enfantine : « Il faut arrêter là, mon chéri. C’est mieux pour nous deux, crois-moi. »…Avant de commencer une nouvelle histoire avec une autre victime.

     Et puis Lola vieillit. Elle prit des amants de plus en plus jeunes et dût se résigner à placer sa petite phrase de plus en plus en plus tôt.

Jusqu’au jour où…

Oh bien sûr, chacun pense avoir trouvé  épilogue à cette triste histoire : un garçon dont elle tombe vraiment amoureuse pour la première fois de sa vie, un garçon qui se joue d’elle et la quitte sans crier gare. Alors, comme le canal n’est pas loin, un soir…

   Et bien pas du tout.

Jusqu’au jour où… elle trouva devant sa porte un chien jaune, bâtard, tout crotté et certainement farci de puces. Ce fut le coup de foudre. Réciproque. Elle appela le toutou Richard, pour le cœur de lion que semblait posséder l’animal et ensemble, ils vécurent très… d’ailleurs ils vivent toujours, près de chez moi. Je vous les présenterai un de ces jours, si le cœur vous en dit.

               El Pé

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Image par David Mark de Pixabay

 

 

        Un matin de Juin, je marchais les jambes dans l’eau, car la mer était calme et le soleil très chaud brillait au dessus de ma tête.

 Je profitais pleinement de ce moment où je me trouvais presque seule…

Soudain, en face de moi, un énorme poisson arrivait dans ma direction. Affolée, j’étais tétanisée.

Il sautait, bondissait, m’éclaboussant dans ses ébats. Un peu moins apeurée, je l’avais reconnu. Sa couleur gris-argent et son rostre aplati : c’était un dauphin…J’avais l’impression qu’il me souriait.

Pas à pas je reculai vers le sable, je lui parlais de loin… Je le vis s’éloigner. J’avais un peu de peine…

Emerveillée, je garde dans mon cœur ce court moment de joie.

Je ne pensais pas que cela m’arriverait un jour…

   Gisèle

 

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Royal straight flush

 

 

Ah le cœur ! C'est beau un cœur. Au fond rien ne vaut le cœur: l'amour, ça vaut tout le trèfle du monde et quand on a une peine de cœur, on se retrouve fichu comme l'as de pique et on se retrouve sur le carreau.

Je philosophai en allant chez mon ami Dominique qui tient un tripot, rue de l'Estrapade ou la fine fleur du milieu vient taper le carton jusqu'à des heures avancées de la nuit. Il faut vous dire que cette garce de Pétronille, une tenancière de la rue des lampions, qui était ma chérie depuis un an, venait de me larguer pour se jeter dans les bras de Paulo les Bretelles, un crétin qui a pour seul mérite d'avoir vingt ans de moins que moi. J'ai le cœur brisé mais ça ne fait rien, rien ne vaut un bon poker pour me remonter le moral.

Autour de la table outre Dominique, il y avait Francisco, un ancien professeur reconverti dans le trafic de clopes. Vladimir, un russe, échappé d'une prison poutinienne, et moi. Dominique sait recevoir : Whisky, café et clopes, on était bien. Les premières parties, je gagnais, je perdais.  Au bout d'une heure, j'avais perdu 300€. J'étais timide ce soir-là, Pétronille m'avait démoli et j’étais en dessous de ma classe habituelle.

Vers midi, c'était Vladimir qui servait. J'ai servi trois figures à cœur et deux piques. Je passe plusieurs fois, mais je suis quand Francisco ouvre servi. Je demande deux cartes et je manque tomber à la renverse : quinte floche à l'as à cœur. « Je ne pensai pas que ça m'arriverait un jour ». J’ai su qu’en face Francisco avait un carré de roi et Vladimir un full à pique. Je les ai laissé se battre avant de déposer mon cœur et ramasser cinq mille € en chantonnant « Je t'ai donné mon cœur ». Ils n'ont pas eu l'air d'apprécier. Je vais envoyer cinq cents balles à Pétronille. En me cocufiant, elle m'a fait gagner la plus grosse mise de ma carrière. Qu’on ne me parle plus des peines de cœur, s'il vous plaît !

Jean Philippe

 

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Image par Gordon Johnson de Pixabay

 

 

Un cœur pour deux vies

Toc..toc..toc.. je bats tranquillement dans la poitrine de Stéphane,  grand gaillard jeune et sportif, passionné de moto, à tel point qu’il fait de nombreuses compétitions. Sport dangereux à mon avis, mais pratiqué dans son cas avec une extrême rigueur. Je suis bien avec lui, nous nous comprenons, il ne me surmène pas, m’entraine correctement, a une vie saine, bref, est un hôte parfait pour moi.

Justement, nous revenons d’une compétition, à une allure très raisonnable. Je ne suis nullement stressé, quand tout à coup, je m’emballe… Dans un tournant, en face de nous, surgit à vive allure une voiture en train de doubler un camion que nous allons bientôt  croiser.

Toc……..Toc……..Toc…….., après un fracas épouvantable, je sais que je vais m’arrêter, dans un corps inerte au cerveau irrémédiablement abîmé qui ne méritait pas ce sort dû à un inconscient devenu criminel.

Combien de temps s’est-il passé avant que je n’émerge de nouveau, en battant régulièrement, sous l’impulsion d’une batterie d’appareils branchés sur le corps immobile gisant sur l’asphalte ? Je ne sais pas. Que va-t-il advenir de moi ?

Après, tout va très vite, Stéphane portant une carte de donneur d’organes. Je me sens dégagé de sa poitrine, déposé avec douceur dans une glacière hermétique, transporté en avion, sorti avec précaution, pris par des mains expertes, anastomosé à des vaisseaux inconnus, puis choqué pour repartir et irriguer un autre corps.

Toc..toc..toc..je me réveille vraiment. Je ne pensais pas que cela m’arriverait un jour, d’avoir une deuxième vie.

Car c’est bien de cela qu’il s’agit, d’avoir une deuxième vie, en ajournant une mort, celle d’un père de famille dont le cœur était bien près de faire de ses enfants des orphelins et de sa femme une veuve. Vais-je m’habituer à ce nouveau corps auquel je redonne l’espoir, et ce corps va-t-il m’accepter sans essayer de me rejeter ?

En perdant ma première vie, j’ai affligé toute une famille, en entrant dans la seconde, j’ai apporté du bonheur. Cela peut paraitre inconcevable qu’il faille une mort pour prolonger une vie, pourtant c’est ainsi, alors heureusement qu’il y a  des « Stéphane » sur terre, des êtres généreux qui rendent cette deuxième vie possible.

Je n’emporterai pas mes émotions dans mon nouvel abri, car, rappelez-vous, je ne suis qu’un organe, un muscle chargé de faire circuler du sang dans les tissus du corps humain.

Toc..toc..toc..toc..

Gill

 

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