Un arbre, un paysage, une période

 

 

Chacun indique sur 3 papiers :

1) Le nom d’un arbre

2) Le type de paysage (montagne, plaine, etc.)

3) La période

Les papiers sont passés aux voisins de droite et de gauche.

 

En 20 minutes, écrire un texte  à partir des 3 indications reçues.

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Les châtaigniers

 

A l’intention des étudiants en médecine de l’Université de Montpellier à l’époque de Rabelais.

 

Objectif : acclimater les châtaigniers des Cévennes à la plaine marécageuse de la Camargue dans un but thérapeutique et commercial.

 

1°) Plantation de 10 000 châtaigniers entre le Rhône et l’Orb, fleuve bien connu dans le midi pour le transport des denrées de l’arrière-pays jusqu’à la Méditerranée, ceci après l’apport de l’amendement et des terres nécessaires au comblement des marécages et à l’adaptation des arbres.

 

2°) Destruction des moustiques par des abeilles tueuses de ces insectes, sélectionnées et élevées à cet effet.

 

Installation de 1 000 ruches pour la production de miel de châtaigniers destiné à soigner les pneumopathies et les humeurs encombrant les luettes et les trachées.

3°) Mise en place des circuits commerciaux pour la vente à grande échelle de produits bruts (miel) et de dérivés (remèdes) en vue d’une mondialisation possible, cette production de châtaigniers dits « adaptés » étant nouvelle et unique.

 

Mouty

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   Rakham errait depuis trois mois dans le boccage normand. Bien loin de chez lui, pauvre homme, et Dieu sait s’il le regrettait, son beau pays de neige.

 

Car Rakham était un viking, comme son nom l’indique peut-être mais pas son physique. En effet, il était plutôt petit, plutôt rondouillard et d’un beau brun tirant plutôt sur le charbon. Personne ne lui avait encore dit qu’il était une aberration génétique car on était alors au Moyen-âge et que l’on brûlait allégrement tous les savants. Ah la belle époque !

 

      Pour comble de malchance, le garçon avait perdu toute trace de ses camarades (tous forts, grands, intrépides et rouquins) avec qui il était venu envahir cette partie de la pas encore France et massacrer dans la joie et la bonne humeur le plus d’habitants possible.

 

      Le problème, c’est qu’il avait fait un peu exprès de se perdre, car il ne manifestait aucun enthousiasme pour les massacres- ne supportant pas la vue du sang-, qu’il était un tantinet froussard et porté  de préférence vers le rêve, les femmes et la poésie.

 

       Aussi, tout naturellement est-on tenté de dire, Rakham se mit-il à chanter, sur un air de sa composition, une ode la Beauté lorsqu’une apparition divine se matérialisa devant lui : Une jeune vachère qui, entourée de son troupeau de ruminants, s’abritait de la chaleur de midi sous un peuplier. Le soleil, filtrant au travers des branches, faisait flamboyer sa chevelure rousse et enflamma du même coup le cœur de cet être sensible.

 

      Elle lui sourit. Il ôta aussitôt son casque et, sans ses cornes, il eut tout de suite l’air beaucoup plus sympathique…bref, la suite est facile à deviner.

 

Ils eurent un fils qu’ils appelèrent Rakham, comme son père et surnommèrent Le Rouge car il ressemblait à sa mère.

 

      Arrivés à ce stade du récit, il nous faut absolument préciser, afin qu’il n’y ait aucune confusion dans l’esprit du public, que ce Rakham-là n’a rien à voir avec celui d’Hergé, pour la bonne raison qu’il consacra son existence à la fabrication du cidre dont il fut d’ailleurs l’inventeur. Et ça, malheureusement, peu de gens le savent.

 

           El Pé

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Histoire de peintre

 

Je vais vous expliquer comment je suis devenu peintre. Il y a très longtemps, j’étais très jeune, je regardais tomber la pluie en me demandant comment occuper cette morne journée.

 

Je me suis souvenu de mon dernier cadeau d’anniversaire et j’ai sorti le chevalet, la toile et les tubes de peinture que j’avais reçus. Là, je me suis mis à dessiner un paysage qui ressemblait à la Thaïlande en période de moussonCela m’a  procuré  une sensation délicieuse et inconnue de disposer des couleurs au gré de ma fantaisie. J’ai senti mon imagination galoper et ma main devenir de plus en plus assurée. Alors, j’ai décidé d’ajouter une petite montagne  bien verdoyante. Il m’a semblé qu’elle était parfaitement à sa place sous les trombes d’eau qui s’abattait sur elle. Puis, juste au premier plan, j’ai peint, avec beaucoup de détails, un micocoulier, arbre très présent dans mon environnement.

 

La dernière touche posée, j’ai regardé mon œuvre. C’était un paysage qu’on ne trouvait nulle part sur terre, un paysage né de ma rêverie et qui n’appartenait qu’à moi, et cela m’a procuré un plaisir inouï. J’ai voulu partager ce plaisir et depuis, des tableaux, j’en ai peints beaucoup et beaucoup vendus, très cher. Mais celui-là, je l’ai gardé dans ma chambre car pour moi, c’est le plus important. Pourtant, on m’en a offert des sommes astronomiques.

 

Je ne vous dirais pas qui je suis, je préfère que vous le deviniez. Cherchez si vous voulez. Dans chacune de mes toiles est caché un petit micocoulier à la couleur flamboyante : c’est ma signature.

 

Gill

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Depuis les années 2000, les abeilles de Denis sont décimées par un fléau qu’il ne connaît pas. Désespérément, il les trouve mortes autour des ruches, quel malheur pour lui. Dans sa famille, de tout temps, ils ont eu des ruches. Le père apprend au fils, pour Denis, c’est sa petite fille qui a pris la relève. Il se désole avec elle de voir son nombre de ruches diminuer d’année en année. Que faire ? Tout son savoir ne lui suffit pas pour trouver un remède, une parade pour arrêter ce désastre.

 

Depuis ses cinq ans, il raconte à Emma la vie des abeilles. Enfant, elle était émerveillée par cette société si bien organisée et par ce liquide doré et sucré dont les abeilles lui faisaient cadeau. Maintenant, chaque fois qu’ils se voient, ils sont abattus. 

 

Mais aujourd’hui Emma a retrouvé espoir : « Papy, j’ai découvert un vallon où poussent de magnifiques acacias. Il est un peu reculé loin des champs, loin des routes. Je veux y transporter les ruches, j’ai espoir qu’elles pourront y vivre et se multiplier loin des pesticides et de la pollution, les acacias leur procureront de quoi faire un miel délicieux. » «  Emma, tu as raison si nous voulons conserver nos ruches, nous devons tenter cette transhumance ».

 

Claudie

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