Vivre ailleurs

 

voici la 1ère consigne de cet atelier de rentrée

-Faîtes une liste de 5 endroits dans l’univers (ville ou région ou pays ou planète)  

 Dans la liste de votre voisin de droite, choisissez un endroit

 -Trouvez des mots commençant par         "ex"           

       Rayez les mots communs   

Chacun garde un mot dans sa liste pour faire une liste commune

-Ecrivez un texte centré sur l’endroit choisi où apparaîtront les mots de la liste, sur le thème « vivre ailleurs »

                                              

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                          PARIS

 

 

                               

Paris !...« Paname ! » Comme disaient les provinciaux de souche agglomérés au centre de la France  autour d’une cathédrale en se prenant pour des phénix.

Je les imaginais, ces phénix, placés bien au-dessus de la mêlée de pecnots  de mon espèce, grâce à leur beauté, à leur intelligence, à leur vivacité d’esprit…

Quand je reçus ma nomination à la poste du deuxième arrondissement de cette ville de prestige, je crus défaillir de surprise et de bonheur. Moi, petite anonyme de village du fond du Gers, je faisais un bond dans l’espace et le temps pour me retrouver sur les quais de Seine, flânant le nez au vent, au milieu d’immeubles et de places démesurés. Je me sentais dans un autre monde, tellement plus grand, tellement plus beau, tellement plus intello ! J’espérais confusément que je ne tarderais pas à atteindre cette supériorité qui anime les Parigots, même les plus benêts. Je n’eus de cesse de vouloir découvrir cette nouvelle planète, ses musées, ses jardins, ses bâtisses patrimoniales extraordinaires. J’avalais des kilomètres et des espaces-temps comme une boulimique.

J’eus d’agréables surprises mais aussi des déconvenues explosives, au fur et à mesure que je découvrais des gens exhibitionnistes et exigeants qui n’étaient autres que des provinciaux attardés dans leur apparence de supériorité. Dans leurs excréments oserais-je dire.

L’année suivante, je posais ma demande de mutation pour le sud-ouest de la France.

 

Mouty

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                        LA LUNE

     

 

                                                                 

 

Après un décollage au bruit d’explosif et un vol sans problème, ça y est, nous allons arriver à destination. J’en ai tellement rêvé de ce cadeau d’anniversaire pour mes 8 ans : pensez donc, un voyage sur la Lune, même pour quelques jours, il ya de quoi être excité !

L’énorme fusée collective se pose et je vais enfin pouvoir retirer le harnachement exigé par la sécurité qui me maintenait au fauteuil, certes confortable et rembourré,  mais abandonné sans regret pour pouvoir me dégourdir les jambes. Ordre de garder la combinaison pour traverser la face cachée de la Lune où il n’y a pas d’oxygène, la contourner et nous retrouver assez rapidement dans la zone de la Lune lumineuse, ce havre de paix pour les hommes, les animaux et les plantes.

Figurez-vous que nos vénérables  ancêtres,  Armstrong et Cie, n’avaient rien trouvé du tout,  même s’ils avaient foulé les premiers ce merveilleux sol lunaire. Ils s’étaient bien plantés et n’avaient pas cherché plus loin que le globe de leur scaphandre. Il a fallu bien des équipes de chercheurs pour trouver cet éden. Je le sais, je l’ai appris avec le robot scolaire.

Youpi, débarrassé  de ma combinaison, je peux batifoler entre les cratères, certains garnis d’une végétation luxuriante, d’autres de rivières et de lacs profonds invitant aux exhibitions aquatiques, et d’autres encore d’habitations coquettes où nous allons pouvoir nous reposer.

Des animaux à plumes et à poils se promènent partout.  Tout le monde vit en bonne intelligence. Tout est d’une propreté parfaite, les excréments ou autres salissures sont immédiatement balayés par une armée d’employés lunaires qui vaporisent des parfums aux odeurs délicates. Allez donc trouver cela sur Terre, même si des progrès ont été faits depuis le très lointain 21ème siècle. Tiens, en voilà un qui ressemble à un bon gros chien et s’approche de moi avec l’air d’avoir envie de jouer. Il me renifle et me gratifie d’un bon coup de langue sur le nez, signe de bienvenue, puis s’éloigne tranquillement.

Il n’est plus là et pourtant je sens toujours sa langue humide, tandis que dans mon champ de vision apparaît la grosse truffe de Vodka, mon Saint-bernard qui a visiblement réussi à me réveiller, faisant d’un seul coup disparaître la Lune et apparaître ma chambre et le livre de jules Verne, « de la terre à la lune », ouvert sur mon lit !             

 Gill

 

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