Devinez qui habite ici

 

Vous entrez dans un appartement inconnu.

En 20 minutes, décrivez ce que vous voyez afin de nous faire deviner la

personnalité de l’occupant.

 

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Qui vit ici ?

 

Ce qui m’interpelle d’emblée, la porte à peine ouverte, est l’odeur indéfinissable, légère, à laquelle je n’arrive pas à donner un nom.

 

L’entrée est lumineuse, éclairée par la baie vitrée de la pièce qui lui fait face. Sur la gauche, une porte entrouverte laisse apercevoir un petit placard où sont alignées trois paires de chaussures de randonnée, identiques. Deux sont visiblement neuves et la troisième montre des signes d’usure attestant de son utilisation fréquente. Sur le mur de l’entrée, un grand tableau où un planisphère invite d’emblée à s’ouvrir au Monde.

 

La pièce à vivre est spacieuse et une grande partie est occupée par une bibliothèque en bois exotique fermée par des portes vitrées. Elle contient des livres de toutes sortes, ce qui témoigne de l’éclectisme de l’occupant. Une partie du meuble semble consacrée aux beaux livres, tous sur l’Afrique, l’art, la vie, les bijoux, les peintures, les civilisations. Une autre partie est plus hétéroclite. Y avoisinent Jules Verne, Henri de Monfreid, Lord Jim, La vie de Lawrence d’Arabie, Les grands explorateurs, le guide du routard, la géographie de l’Afrique de l’Est, ainsi qu’une pile de magazines « Géo » et quelques Tintin – les préférés sans doute – et des romans on ne peut plus classiques, au format livre de poche.

 

Derrière un paravent tendu de tissu indien, un bureau rempli de papiers, de cartes routières, d’un chargeur solaire, d’un ordinateur portable, et de trois smartphones dernier modèle. Sur le mur, une petite étagère où trône un poignard yéménite en métal martelé et, dans un coffret en bois décoré, une grosse bague afghane à la pierre d’un bleu profond.

 

Sur la table de nuit, un réveil de voyage et un livre ouvert, « l’Abyssin ».

 

Par terre, un petit creuset qui a conservé une odeur de cendres refroidies. C’est celle que j’ai sentie en entrant, je la reconnais et je me dis que le voyageur l’a apportée avec lui. Oui, je le crois, celui qui vit là aime les voyages ! Non loin, un service à café traditionnel en bois, comme ceux qu’on voit sur les photos de la cérémonie du café en Ethiopie.

 

Le voyez-vous, le maître de ce lieu ? Moi oui. Je le vois en transit, dans un aéroport, n’importe lequel, le sourire aux lèvres et le nez au vent, prêt à partir à la découverte du monde, prêt à s’envoler pour ailleurs, après un dernier signe de la main.

 

Gill