Les sens: je touche

 

Le toucher

Vous aimez le contact de l’air ambiant, des tissus, des objets, des êtres humains ou des animaux, des végétaux, des produits alimentaires, etc. Communiquez-nous votre plaisir en 25 minutes

Ou

Vous n’aimez vraiment pas : décrivez vos sensations, votre dégoût.

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J’AIME…

 

J’aime la brise fraîche glissant entre mes doigts, soulevant ma chevelure, sur la plage déserte des beaux matins d’été, quand la cloche du beffroi n’a pas encore sonné le réveil des estivants,

 

J’aime le velours de pêche des joues de mon bébé, le satin de ses lèvres, la soie de ses cheveux,

 

J’aime le poil rugueux de mon chien affectueux,

 

J’aime passer ma main sur la fourrure d’un chat nonchalant,

 

J’aime le contact de la panse brûlante de ma théière qui fleure le thé vert à la menthe fraiche,

 

J’aime caresser du bout des doigts les pétales de la rose qui s’en épanouit davantage,

J’aime pétrir la pâte qui passe entre mes doigts, habille mes mains d’une couche thermale, laquelle va bientôt  emplir la maison d’une odeur divine de cannelle et de beurre chaud,

 

J’aime la chaleur de ton corps qui me réconforte quand le moral est en berne,

 

J’aime toutes les sensations qui provoquent les frissons de mon être et calment mon mal de vivre.

 

Mouty

                                                           

 

 

 

 

 

 Quelque CHOSE

 

Villeneuve-les-Béziers-Mi-juin 2027

 

          Il y eut d’abord une lueur aveuglante à la sortie Est du village. Et tout de suite après une puissante odeur de souffre. Tout le monde pensa que la foudre venait de tomber non loin. Les orages sont plutôt fréquents dans cette région, même en cette saison. On en parla abondamment le lendemain, entre voisins, chez le boulanger et surtout aux comptoirs du café…et puis on oublia l’incident.

 

          Olaf  avait dix-neuf ans, était suédois et avait décidé cette année-là de découvrir, en solitaire et à pieds, le littoral méditerranéen, celui du Languedoc-Roussillon tout au moins. Il marchait tout le jour, sac sur le dos, dormait à la belle étoile, dans les vignes le plus souvent, et s’en trouvait étrangement ravi. Trois jours après « l’incident », il aperçut, dans un fossé à sec qu’il s’apprêtait à transformer en chambre à coucher, un drôle de truc : une sorte de cylindre, peut-être métallique, d’un mètre de long environ et d’un vert étonnant. Fluorescent mais plus encore. On aurait dit que l’air vibrait autour de l’objet. Olaf, intrigué mais confiant comme toujours s’approcha, tout en se demandant à quoi un tel engin pouvait bien servir. A sulfater les vignes sans doute, quoi d’autre dans cette région ?  Il en saurait davantage dès qu’il l’aurait examiné de plus près. Toujours souriant, il saisit le cylindre à pleines mains. Et dans la seconde même, celui-ci se désintégra…et Olaf avec.

 

         La disparition du garçon passa évidemment inaperçue mais quelques jours plus tard, on commença à signaler celle des animaux domestiques. Les chats, les chiens sortaient faire leur petit tour habituel…et ne rentraient plus.

 

          Ce fut aussi le cas pour le matou de Madame Vigouroux, une brave vieille dame qui vivait seule dans une maison située au cœur même du village. Elle en fut toute retournée car Roméo, en plus d’être sans conteste le chat le plus affectueux du biterrois, était un redoutable chasseur de souris. La cave était son terrain de chasse favori et grâce à lui, rarissimes étaient les bestioles qui réussissaient à se frayer un chemin jusqu’à la cuisine. Pas pour longtemps de toute façon et c’était tant mieux car la vieille dame avait une trouille bleue des souris.

 

       Un matin donc, comme tous les matins, Roméo descendit à la cave…et n’en remonta plus. La vieille dame patienta toute la journée, mais en fin d’après-midi, n’écoutant que son courage, elle décida d’aller voir ce qui se passait en bas. Après avoir allumé la bougie posée sur la première marche de l’escalier (une installation électrique n’ayant jamais paru nécessaire depuis la construction de la maison, en 1872), elle entreprit la descente.

 

 Dieu qu’il faisait sombre en bas ! Et quel silence !

 

« Roméo, Roméo, mon minou ! » Rien ne répondit à cet appel. Pas même un léger piétinement de rongeurs qui pourtant aurait été le bienvenu maintenant. Une étrange et angoissante atmosphère emplissait la cave  et s’insinuait dans les poumons de la pauvre Madame Vigouroux, qui, oppressée, trébucha sur la dernière marche. Voulant amortir sa chute, elle posa sa main libre, la gauche, non sur le sol de terre battue comme elle s’y attendait, mais sur une substance glaireuse, visqueuse et gélatineuse, quelque chose d’absolument immonde et qui dégageait en outre une odeur fétide. « Quelle horreur !! ». Ce n’était certainement pas une souris ! Mais quoi d’autre ? Désirant, et tant pis pour le résultat, y voir plus clair, elle dirigea la lueur de la bougie vers le sol…Et c’est alors que la Chose bondit.

 

     La dernière vision de la vieille dame fut celle d’une sorte d’énorme méduse, s’élançant sur elle puis l’enveloppant toute entière. Une méduse qui se mit dès cet instant à digérer sa proie. L’opération prit un peu plus d’une heure au bout de laquelle La Chose avait doublé de volume. L’instant était enfin venu. La Chose se scinda en deux, puis en quatre, puis en huit et ce à l’infini.

 

        Comme une gigantesque masse rampante, l’armée des Choses se mit alors à  gravir l’escalier.

 

        L’invasion de la Terre avait commencé.

                  

                 El Pé

                                    

 

 

 

 

J’aime toucher,  que ce soit une personne,  un enfant , un animal ; j’ai très facilement  l’envie de prendre  une amie dans mes bras, de faire la bise  ; dès que je sens un parfum dans l’air je cherche toujours l’arbuste ou le buisson d’où il vient ; je vais m’approcher, caresser ses feuilles ou ses pétales, régaler mes narines en les humant ; quand je fais mes courses ,  je prends les fruits dans mes mains,  je les palpe , les soupèse,  je touche la peau pour m’assurer de leur  mûrissement,  je me délecte avec les doigts, les mains,  je me vois déjà les porter à ma bouche, les déguster en me régalant de leur  chair juteuse ; mais alors quand je croise le regard d’un enfant qui me fixe intensément ,  je fonds , il faut que je me baisse et que je caresse ses doigts en lui parlant ; c’est si frais,  si potelé , j’ai envie de le prendre dans mes bras  mais là , stop , car ça pourrait être mal interprété par la maman.

 

Oui j’aime me servir de ce sens vital pour moi ; comment ferais-je si je ne pouvais pas toucher ?  Je me sentirais si frustrée !  J’ai  besoin de contact,  j’aime le contact  quel qu’il soit.

 

Rina   

 

 

 

Pouvoir toucher

 

Pouvoir toucher, c’est miraculeux, c’est déjà communiquer. C’est d’emblée ressentir une attirance ou une répulsion sous ses doigts, c’est d’emblée ressentir la tension, la douleur, la confiance ou le rejet d’un corps ; C’est sentir la froideur qui repousse ou la chaleur qui réconforte, les aspérités qui rebutent ou les rondeurs qui apaisent.

 

Tu aimes mes caresses, mon chien, mais que dire de moi ? Glisser ma main dans ta fourrure me procure un bien-être absolu ; sentir la douceur de ton museau, de tes oreilles ou de tes flancs m’apaise. Quand je pense à toi, c’est cette sensation qui me vient à l’esprit et c’est ce bien-être que je retrouve.

Sans se toucher, comment se montrer qu’on s’aime! L’enfant tout juste né est placé entre les bras de sa mère; toute sa vie il va reconnaître cette sensation. Les amants se caressent et se reconnaissent en se touchant, tout simplement. La main remplace les regards, les paroles.

 

 

 

Toucher, c’est franchir la barrière qui sépare les êtres et les choses ; c’est aller à la découverte. Ne pas toucher, c’est se priver de bien des plaisirs.

Gill

 

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