Le réveil sonne, mon personnage entre en scène

 

A partir de cet incipit

 

« Le réveil sonna à 7 heures précises »

 

choisissez un personnage, faites son portrait

 

faites-le vivre devant nous

de la sonnerie du réveil à son départ de chez lui

 

puis imaginez la chute de votre récit, dès qu’il est dehors

 

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Image par S Greendragon de Pixabay

 

 

CONFUSION !!!

 

Le réveil sonna à 7 heures précises.

Gilbert arrêta la sonnerie en tapant sur le réveil qui termina sur le tapis comme tous les matins.

Il grommela, s’étira, grommelant un peu plus. Il allongea le bras et tenta d’allumer sa lampe de chevet qui faillit elle aussi atterrir sur le tapis. Après plusieurs tentatives infructueuses il réussit à s’asseoir. Il souleva la couette et sortit ses jambes de

la douce chaleur du lit. Avec les problèmes d’énergie, de gaspillage et d’économies forcées, il ne chauffait plus sa chambre qui, en ce dur mois de janvier était glaciale. Il enfila sa grosse robe de chambre, mit ses chaussons et descendit

dans la cuisine. 19° !!! ce n’est vraiment pas agréable quand il fait moins 10 dehors !!!

Il mit la cafetière en route, deux tranches de pain dans le grille-pain, sortit le beurre et la confiture du frigo. Il déjeuna rapidement et se sentit un peu mieux.

Maintenant l’épreuve de la douche. Il fila dans la salle de bain, mit le petit radiateur électrique en route et se rasa. Il laissa couler l’eau dans la douche, il la voulait bien chaude. La douche acheva de le remettre en forme. Il régnait une douce chaleur dans la petite pièce, un pur bonheur. Il enfila ses vêtements rapidement toujours enfermé dans la salle de bain.

Çà y est, il était prêt à affronter sa journée au bureau. Il avait mis un col roulé en cachemire beige. 19° au bureau c’était vraiment juste, heureusement qu’il y avait la machine à café !

Il enfila ses bottes fourrées, prit son manteau en pur laine peignée, ses gants, son bonnet et son cache-nez, tout était assorti. Il avait fier allure !

Il attrapa ses clés et son attaché-case et sortit de la maison. L’arrêt de bus était à deux pas de chez lui. Il faisait  un froid de canard. Le bus passait toujours à l’heure : 7h57 précises.

7h58, 7h59, 8h00 … pas de bus à l’horizon … C’était vraiment bizarre ! Du jamais vu !!!

« Bonjour Gilbert ! Que faites-vous de si bon matin ? » lui demanda sa voisine qui était allée chercher des croissants.

« Eh bien, je vais au bureau, en voilà une question !!! »répondit Gilbert légèrement agacé.

«  Ah bon ! Maintenant vous travaillez …LE DIMANCHE ? »

Chris

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Siri icon

 

 

Le réveil sonna à 7h précises et comme chaque matin, Jean se laissa conduire par Siri qu'il avait programmé une bonne fois pour toute afin d’organiser son emploi du temps. Il commençait sa journée par écouter un morceau de musique choisi par Siri en fonction du tempo prévu pour sa gymnastique. Il lui servait de guide sportif en précisant s’il devait accélérer ou ralentir le rythme afin de rester en phase avec le programme du jour.

Le passage à la salle de bain était mené « tambour battant », une bonne douche, un coup de vaporisateur d’eau de toilette et un rapide coup d’œil dans le miroir pour vérifier la qualité du rasage et si les cheveux ne partaient pas dans tous les sens.

Jean, après son divorce vivait seul dans un appartement au deuxième étage d’une résidence sécurisée. Il était du genre rêveur et plutôt étourdi, ce qui l’avait conduit pour simplifier son existence à vivre dans un environnement ultra connecté. Il avait par exemple mis des détecteurs de lumière dans toutes les pièces.

Le petit déjeuner était le moment favori de sa journée. Il était fier de son installation : « Dis Siri » allume le grille-pain et met en marche la machine à café, regarde s’il reste du jus d’orange et du beurre dans le frigo……

Et muni de tous ses éléments, il savourait la confiture de figues préparée par sa grand-mère et les abricots du jardin de son père.

Ensuite, son reflexe était de prendre les vêtements situés en haut de la pile, sans se préoccuper de l’accord entre eux. Et bien sûr, la chemise verte avec le pantalon bleu manquait d’harmonie pour assister au rendez-vous professionnel important prévu en début de matinée. Au creux de son oreille, Il entendit le murmure au loin de son ex. qui avec son air cynique s’empressa de lui faire remarquer qu’il devrait aussi mettre sa cravate fluo.

Après correction, il jeta un coup d’œil à sa montre connectée, sans se rendre compte qu’elle était déconnectée, pour en déduire à tort qu’il avait devant lui une bonne demi-heure de disponible.

Il s’installa confortablement dans son fauteuil pour continuer à dévorer le recueil de poésie qu’il avait commençait la veille. Au bord de la zone de somnolence, il fut brutalement surpris par la sonnerie stridente de Siri qui annonçait : départ imminent. Et, avec la rapidité de l’éclair, il mit sa veste sur son épaule et fonça vers la porte d’entrée pour rejoindre l’ascenseur arrêté à son étage. Il ferma la porte brutalement pour réaliser qu’il avait laissé à l’intérieur non seulement les clés de l’appartement mais aussi celle de sa voiture. Cela déclencha une grosse dose de stress et il se mit en mode panique en pensant à son rendez-vous.

Et à nouveau, il ne fut pas surpris d’entendre le murmure de son ex. qui lui susurra au creux de l’oreille : Tu vois mon ami, à force d’être dans la lune, la tête dans les étoiles, ce qui t’arrive. Et d’un air sournois, elle rajouta, Il ne te reste plus qu’à demander à Siri de te commander un taxi, de téléphoner au serrurier et peut être aussi de t’inscrire à un site de rencontre….

Christian

 

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Une affaire bien préparée

Le réveil sonna à 7 heures précises.

Johnny se leva d'un bond.  Il avait tout prévu.  Depuis la veille, un costume trois pièces bleu anthracite, soigneusement suspendu dans l'armoire, l'attendait. Et, sur le serviteur en acajou, impeccablement repassée, une chemise éblouissante de blancheur. Des chaussettes bleu nuit bien pliées sur une chaise côtoyaient des chaussures neuves et luisantes. Bleue encore la cravate parsemée de pois noirs. Et, dans une mallette de parfait homme d'affaires, le révolver chargé.

Il prit sa douche, se brossa les dents, prit soin de se coiffer, s'habilla. Le petit déjeuner fut sommaire : un café, un croissant, il ne fallait pas s'alourdir.

Il était fin prêt.  Il avait tout le temps de relire les instructions avant de sortir...

Il fallait rejoindre les autres à dix heures au café du Grand Palais. La banque se trouvait à deux pas. Tout était chronométré au poil : il jouerait le rôle du client bon chic bon genre, tout à fait insoupçonnable. Ne sortirait le flingue qu'au moment où Gros René s'engouffrerait dans les lieux, mitraillette en avant.

Le carrefour du Grand Palais était encore à demi désert.  Rien d'exceptionnel dans ce quartier.  Par contre, où étaient les autres ?  Dix heures dix : toujours personne.  Quelque chose foirait.  En dépit des instructions, il envoya un sms.

-- Eh bien, et quoi ?

-- Et quoi quoi ?

-- Suis au Grand Palais, vous attends.

-- Crétin ! C'est demain que ça se passe.  Demain, le huit.  Aujourd'hui, on est le 7, espèce de tache.

Suzana

 

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Image par Frauke Riether de Pixabay

 

 

Le réveil sonna à 7h précises, Victor l'avait programmé si tôt, car il voulait prendre le temps de se préparer avec soin. C'était le jour si important pour lui. Il alluma la salle de bains, retira son peignoir bleu, puis son pyjama gris clair glissa mollement sur le sol.  Il ouvrit la porte de la douche à "l'italienne" de marbre noir,  Il déclencha le jet d'eau au maximum, ni trop chaud, ni trop froid mais assez pour se réveiller complètement. Il fermait les yeux et appréciait pleinement l'eau ruisselant sur son corps nu, s'enroula dans sa grande serviette douce et chaude et se tapota partout afin de se sécher complètement. Il aimait palper ses muscles, cela le réconfortait de se sentir aussi jeune malgré ses 45 ans !

Il se rasa très vite, puis choisit avec soin une eau de toilette virile, mais non entêtante, peut-être " Boss" serait approprié. Dans son "dressing", il compara trois chemises, choisit celle bleu pâle, elle fera ressortir la couleur de ses yeux. Un pantalon léger beige, puis une veste de daim brun clair, dernière petite touche,  chic !  Le voila, enfin prêt. Il sortit, passa prendre sa commande de la veille : douze roses "Baccara" rouges. C'était en effet un grand jour, Victor, avait l'intention de déclarer sa flamme à Sophie, une amie de longue date, envers laquelle, il n'avait jamais vraiment osé faire le premier pas, mais maintenant il se sentait prêt. Il se hâta, ne voulant en aucun cas être en retard. Se rapprochant du grand portail, du "Parc des Orchidées",  le lieu de leur rendez-vous, il avait cinq minutes d'avance, il souffla un peu, passa la main dans ses cheveux, replaça une mèche rebelle, lorsque soudain, il vit de loin, une longue chevelure blonde, qu'il reconnut, oui c'était bien Sophie, mais elle n'était  pas seule, sur le trottoir en retrait, elle embrassait Renaud son collègue de travail, aussi son partenaire de tennis, Quelle déception !.....

Christine

 

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Enfants de Don Quichotte Lille

 

 

        L e réveil sonna à sept heures précises. Il se réveilla, arrêta la sonnerie. Il le soignait, c’était un des rares objets restant de son passé, il avait vendu tous les autres.  Il aurait voulu étirer ses membres engourdis mais le sac de couchage était vieux, il devait faire attention. Il s’en extirpa, caressa sa barbe broussailleuse, passa la main sur son crâne nu.

     Il était vite habillé, car depuis qu’il faisait froid, il gardait la nuit ses pauvres vêtements sur le dos. Cachant ses chaussettes trouées dans ses chaussures éculées, il étira les bras, plia les genoux en guise de gymnastique matinale.

     Il roula le sac de couchage, rangea le réveil dans sa musette, toussa longuement, renifla.

     D’un carton sans couvercle, il sortit un quart métallique. Il le caressa, il l’avait ramené de son service militaire. Il était tout cabossé, mais il lui rappelait qu’autrefois il était un monsieur et non un gueux comme aujourd’hui.

   Il soupira longuement, enleva les épingles qui fermaient les pans de la tente et sortit. Miracle ! il faisait soleil et une dame souriante tenant bouteille thermos et sac  en papier lui disait poliment : « Monsieur, un peu de café et un croissant vous feraient-ils plaisir ? » Son corps et son cœur s’épanouirent, il savait qu’il était toujours un être humain.

  Line

 

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Atomic cloud over Hiroshima - NARA 542192 - Edit

 

 

        Le réveil sonna à sept heures précises. Monsieur 0zu ouvrit les yeux et, d’un mouvement qu’une souplesse remarquable rendait fort méritoire pour ses 57ans, sauta dans ses mules en chevreau noir. Un cadeau de Yoko.

    En pilotage automatique, il s’achemina vers les commodités, fit ce qu’il avait à faire, modestement, réservant la suite pour celles des cadres, plus tard, au bureau. . Leur aspect immaculé l’invitait toujours  à la méditation. Irrésistiblement

De là, d’un pas plus déterminé, il se dirigea vers la cuisine. Mit la bouilloire sur le gaz et quelques brindilles de thé noir dans une délicate théière de porcelaine bleue. En sifflotant un petit air de son enfance, il sortit deux bols de la même porcelaine fine : l’un réservé au thé, l’autre au riz. Froid hélas ! Car depuis cinq ans, Yoko n’était plus là pour le lui préparer… Et Monsieur Ozu, chaque matin, devait reconnaitre, avec un peu de gêne, que c’était le moment de la journée où sa femme lui manquait le plus.

   La vaisselle vite expédiée, il retourna dans sa chambre, tira le rideau de lin blanc et ouvrit la fenêtre. Une belle journée d’été s’annonçait.

  Il roula  futon et couverture, ôta son kimono  et alla procéder à sa toilette, minutieuse comme chaque matin : De la tête aux orteils en passant par les oreilles, la langue et les ongles. Sa tenue de travail l’attendait depuis la veille, suspendue sur un cintre : chemise blanche, cravate pourpre, caleçon gris perle (une couleur différente pour chaque jour de la semaine, il avait cette coquetterie) et costume trois pièces anthracite. L’uniforme des cadres de l’entreprise…hormis le caleçon, non imposé. Il enfila le tout rapidement ainsi que des mocassins de cuir noir, saisit sa serviette de cuir noir également, ouvrit la lourde porte donnant sur la rue et mit un pied sur le trottoir, comme chaque jour, à huit heures quinze précises. Aussitôt, une lueur fulgurante l’engloutit avant de l’anéantir.

  Little Boy venait d’exploser au dessus d’Hiroshima. Ce 6 Août 1945 du calendrier chrétien.

          El Pé

 

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Pompes funèbres à Saint-Rémy-lès-Chevreuse le 8 janvier 2013 - 2

 

 

Rituel du matin

Le réveil sonna à 7heures précises, comme cinq jours par semaine sur sept, et le rituel du matin commença.

La plupart du temps, Gilbert est à moitié réveillé et la sonnerie ne retentit pas plus d’une fois. Il éteint le réveil d’un geste précis, faisant attention à ne pas le faire tomber. Encore une à deux minutes dans la chaleur du lit, et il se lève, enfile chaussons et robe de chambre rouge –Gilbert aime les couleurs– prend ses lunettes sur la table de nuit et les met immédiatement, souffrant d’une forte myopie. Ses cheveux bruns frisés, en bataille, particulièrement abondants, seront difficiles à coiffer, comme d’habitude.

Il se dirige vers la cuisine pour prendre son petit déjeuner. Il est incapable de faire quoi que ce soit avant ce repas qui est pour lui très important. Il appuie sur le bouton de la cafetière électrique, préparée la veille et pendant que le café passe, il sort un yaourt nature du réfrigérateur, met une tartine dans le grille-pain, attendant patiemment qu’elle soit bien dorée pour la beurrer. Il aime ce moment du petit-déjeuner qui lui permet de se réveiller complètement et de se préparer mentalement à sa journée. Une fois finie sa tasse de café, il lave et range sa vaisselle, puis va dans la salle de bain.

Il se douche en  prenant soin de bien mouiller ses cheveux pour pouvoir les coiffer sans trop de difficultés, puis s’enroulant dans la serviette avec laquelle il s’est essuyé, il se rase de près et se brosse les dents .

Il va dans sa chambre pour prendre les vêtements qu’il a préparés la veille, sur son valet de nuit. Il a plusieurs tenues de travail, toutes identiques. Il enfile un caleçon  coloré, seule fantaisie dans sa tenue, des chaussettes noires, un pantalon noir, une chemise blanche, et met une cravate noire dont le nœud doit être impeccable, bien droit entre les deux pointes du col. Il retourne dans la salle de bain pour se coiffer, moment délicat où il lisse ses cheveux, mettant un peu de gel pour éviter une frisure anarchique. Enfin, il pose ses lunettes pour les remplacer par des lentilles de contact. Il vérifie son image dans le grand miroir, scrutant le moindre détail, vérifiant l’absence de bijoux. Il voit un homme jeune, de grande taille, l’air particulièrement sérieux. Seuls les yeux bleus sous des sourcils bruns, fins et bien dessinés, mettent une touche de couleur dans la mise sombre. Il se compose un visage neutre, sans sourire ni tristesse, mais compatissant.

7 h 55, Il enfile sa veste noire, puis ses chaussures noires parfaitement cirées, prend son parapluie car le temps est incertain, et bien qu’il n’ait que quelques mètres à faire, on ne sait jamais…., puis quitte son appartement en refermant à clé derrière lui, descend les cinq étages et se retrouve dans la rue.

Il parcourt une centaines de mètres puis s’arrête devant un magasin pour y entrer. En levant les yeux, on peut lire au dessus de la vitrine :

« POMPES FUNÈBRES »

Gill

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