La gifle!

 

Il s’approcha et lui flanqua une bonne gifle tout en s’écriant :

«  celle-là tu l’as bien méritée !!! »     

Que s’est-il passé ? Racontez-le en 20 minutes

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Ferdinand n’avait pas de mal à se considérer comme un « macho », c’était dans sa nature. Il vivait en harmonie avec Marina, qui elle revendiquait son appartenance à une association ayant pour objectif de lutter contre la suprématie du mâle et de permettre au sexe dit faible de prendre le pouvoir avec pour devise: C’est maintenant notre tour ! Malgré ces comportements opposés, ils avaient défini des règles de conduite assorties de concessions réciproques, leur permettant de vivre « en même temps » de façon satisfaisante, considérant leurs divergences comme un peu le sel de la vie qui rompait la monotonie quotidienne. De temps en temps, il aurait bien aimé lui en coller une, mais devant les menaces foudroyantes qui pourraient advenir il allait faire un petit footing autour du quartier pour évacuer sa colère ou retrouver ses copains au bar du coin pour boire une bière. Tout allait bien entre eux.

Jusqu’au jour ! Jusqu’au jour, lors d’une réunion hebdomadaire à l’association où Marina retrouvait ses copines pour échanger sur leur avancement personnel dans la lutte contre le mâle. On lui reprochait d’être faible, de se laisser dominer sans réagir et ne pas respecter les engagements pris pour conquérir le pouvoir. Il fallait qu’elle fasse un effort pour sortir de cette soumission néfaste. Elle était confrontée à un dilemme impossible à régler. Elle aimait bien Ferdinand comme il était mais elle aimait bien aussi ses copines et leur action. Elle aurait voulu être une exception et combattre les mâles des autres tout en laissant Ferdinand vivre sa vie.

Elle n’arrivait pas à se projeter sans Ferdinand ni sans ses copines. Sandrine, la chef, une vrai pimbêche qui avait pris l’ascendant sur le groupe lui intima de choisir et pour l’encourager lui indiqua la marche à suivre : Tu connais son point faible ! Eh bien ! Exploite-le ! Tu le pousses dans ses retranchements de façon qu’il exerce au moins une violence verbale. Ensuite, nous on s’occupera du reste.

Et la Marina, toute penaude, considérant que c’était une erreur grossière de s’en prendre à Ferdinand, lui raconta toute l’histoire. La suite, vous la voyez venir.

Ferdinand, se pointa à la prochaine réunion de l’association à la place de Marina, s’avança lentement d’un pas résolu au milieu de la salle, devant ses copines étonnées de le voir ici et s’approcha calmement près de Sandrine la chef, avec un sourire enjôleur, pour lui flanquer une bonne gifle retentissante en s’écriant :« celle-là tu l’as bien méritée !!! ».

Christian

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Image par Gerd Altmann de Pixabay

 

 

HAUTE TENSION

 

Frédéric, huit ans, était le roi de la bêtise ! Pyromane à ses heures perdues, bricoleur mais surtout pour démonter les objets auxquels vous teniez particulièrement, rusé, fin psychologue, il savait enfoncer le clou là où ça faisait mal, bref il avait toutes sortes de qualités diaboliques. Il entrainait souvent son frère de quatre ans et sa sœur de six ans dans ses expéditions. C’était le chef incontesté, le grand Manitou ! Il donnait des ordres à ses deux petits soldats, les envoyait en éclaireurs en omettant de les prévenir qu’ils risquaient d’avoir des problèmes. Et surtout pas le droit de discuter, il fallait obéir !

C’était une graine de tyran ! Grâce à lui, ils eurent tous des punitions : privation de dessert, de télévision le samedi après-midi, ou au lit sans diner ! Rien n’y faisait, ils suivaient leur chef contre vents et marées.

Le jardin, très grand, arboré était leur domaine de prédilection. L’usine de leur père jouxtait le jardin. La porte qui permettait de passer du jardin à la cour de l’usine était toujours fermée à clé. Les trois enfants ne pouvaient pas jouer dans la cour de l’usine, c’était beaucoup trop dangereux donc formellement interdit. Or un matin la porte était légèrement entrebâillée, Frédéric eut tôt fait de remarquer ce détail excitant ! Il alla chercher son frère, ils poussèrent la porte et entrèrent dans la cour interdite !!! Oh quelle joie!!!  Une grande échelle en fer était adossée le long du mur de l’usine, elle atteignait le toit. Frédéric arma son petit frère d’un tube en acier en guise d’épée, il en prit un aussi et ils partirent à l’assaut de l’échelle tenant fermement leur arme.

Frédéric avait mis son petit frère devant pour le pousser vers le haut et l’inciter à grimper plus vite. Il lui criait: «  plus haut, plus haut ! n’aies pas peur ! Touche le gros fil là-haut avec ton épée, ne t’arrête pas ! « Le gros fil là-haut était l’énorme câble haute tension qui alimentait l’usine !!! L’échelle était en métal, les enfants brandissaient vers le ciel et le câble leurs « épées » en métal. L’arme du petit n’était plus qu’à 50 cm de leur objectif quand leur père qui passait par là pour prendre un petit café à la maison vit en une fraction de seconde ce qui allait se passer. Il bondit sur l’échelle en tirant sur  les deux enfants qui se retrouvèrent en bas très rapidement.

Il tremblait, il était livide de peur, il donna alors une belle gifle à Frédéric en lui disant : «  celle-là  tu l’as bien méritée !!!! »

Chris

 

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Image par Mediamodifier de Pixabay

 

 

Mise en condition

« Nicolas, je te rappelle le scénario : tu t’approches de ta partenaire, tu lui flanques une bonne gifle tout en t’écriant, celle-là, tu l’as bien méritée. Allez, action »

Nicolas s’approche, on l’entend bredouiller sa réplique, suit un petit « clac » discret, lui-même suivi immédiatement  d’un rugissement de Luc B., le metteur en scène :

« Non, non, coupez, ça ne va pas du tout. Enfin Nicolas, tu le fais exprès. Je ne te demande pas une giflette, qui tient plus de la caresse, je te demande une grosse beigne à la Depardieu ou à la Lino Ventura avec Adjani, ou plus récent, à la Jason Statham. Je veux que la tête d’Anaïs entraine son corps un mètre plus loin ! ce n’est pas compliqué quand même ! Allez, du réalisme, de la vérité enfin. Action »

Et là, on recommence dix fois, vingt fois. La joue d’Anaïs est à peine rougie mais elle n’en peut plus d’énervement. Nicolas est désolé, mais c’est un tendre, un mou qui n’est pas fait pour les rôles violents, mais plutôt pour les comédies romantiques.

Bon, on fait une pause, dit Luc d'un ton las. Et chacun va prendre du repos dans sa loge. Une demi-heure plus tard, Nicolas se dirige vers le plateau pour reprendre et croise le chef électricien qui lui parle tout bas. C’est tout rouge et très énervé qu’il arrive sur le plateau, le regard furieux. Pratiquement sans attendre le mot « action », il lève le bras, prend de l’élan et sa main atterrit violemment sur la joue d’Anaïs qui fait deux mètres sur le côté. « Tu l’as bien méritée, celle-là », aboie-t-il. Anaïs, ahurie, se rebiffe et réplique par un autre gifle : « mais tu es malade de frapper si fort ! » S’ensuit une scène de pugilat qui s’arrête enfin quand Luc hurle un « coupez, magnifique cette scène, on la garde comme ça et on adaptera le script. Vous avez été merveilleux mes enfants, vous m’avez épaté »

Et qu’a dit le chef électricien à Nicolas pour le conditionner ainsi ? « Oh Nicolas, je viens de voir ta BMW neuve, avec l’avant tout enfoncé ! il y a de la peinture rouge sur la carrosserie qui ressemble à celle de la voiture d’Anaïs qui était garée juste devant la tienne. Je me demande si ce n’est pas elle, qui…....mais où vas-tu si vite!

Gill

 

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