Des couleurs et des mots

 

Chacun choisit une couleur

puis 4 mots qu’elle lui inspire

chacun lit ses mots à son voisin qui en choisit un

avec ce mot, chacun écrit un texte

qui évoque la couleur de départ

 

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Image par mohamed Hassan de Pixabay

 

 

Elle s’appelait Marie-Jo et aurait voulu être artiste. Une grande artiste. Une grande actrice.

Mais elle officiait huit heures par jour au rayon fromages à la coupe d’un supermarché du 93.

   Elle ne se résignait pas, non. Elle se satisfaisait de son sort. Que pouvait apporter d’autre la vie à une grande  fille plutôt tarte et trop maigre, aux cheveux d’un brun fade et raides à faire peur ?  Et qui, de plus, avait redoublé presque chaque classe  jusqu’en troisième avant de décrocher un BEPC parfaitement inutile…

            Sauf qu’un jour…

C’était un dimanche d’été, très chaud, très ensoleillé. Par chance ne travaillant pas  ce jour là, elle avait décidé d’aller passer la journée à la piscine de Pantin, et avait donc revêtu, pour l’occasion, une robe de plage assortie à son bikini, c'est-à-dire rouge et jaune à petits pois.

Hélas ! La piscine, ce matin-là, avait été réquisitionnée par une équipe de tournage de la télé pour une série destinée à cartonner en prime time dès la rentrée. Evidement, pas question de se baigner. En revanche, autorisation exceptionnelle fut donnée aux rares spectateurs d’assister au tournage. L’équipe les répartit sur les gradins entourant le bassin.

     Fort étrangement Marie-Jo ne tarda pas à être remarquée par le réalisateur qui, ôtant ses lunettes et rajustant sa casquette, lança dans sa direction : « Vous là-bas, la grande coccinelle, descendez un peu pour voir ! »

    Il la vit alors de près, lui fit prononcer deux ou trois phrases et comprit tout de suite que cette grande bringue possédait un physique intéressant et l’étoffe d’une  star. Ce qu’elle devint très vite sous le nom de Coccinelle…

                 …     qui lui a porté bonheur.

      El Pé

 

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Image par maja7777 de Pixabay

 

 

Orange

 

Éplucher oranges et mandarines,

Savourer de douces clémentines,

Cuisiner citrouilles et potirons,

Déguster courges et potimarrons,

Râper carottes et autres légumes d’antan.

Passer enfin de l’hiver au printemps,

Mordre à pleine dent dans un abricot,

Plonger sa cuillère dans un melon au porto.

Glisser doucement vers l’été,

Préparer de belles pêches pochées,

Se régaler de nectarines sucrées.

Entrer dans l’automne et ses couleurs mordorées,

Cueillir les beaux champignons bruns et orangés,

Apercevoir au creux d’un arbre un petit écureuil roux,

S’émerveiller du pelage d’un renard tout doux,

Ramasser des pelletées de feuilles mortes,

Faire griller châtaignes et marrons de toutes sortes.

Quel plaisir de goûter tout au long de l’année

A ces merveilleuses saveurs orangées,

Qui selon les saisons réchauffent ou rafraichissent,

Mais qui toujours, de leurs bienfaits, nous emplissent.

 

Fabienne

 

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Image par Gerd Altmann de Pixabay

 

 

Couleur de ciel

Étant enfant, il avait toujours le nez levé vers le ciel. Ses yeux en avaient reçu la couleur d’ailleurs. Pas la couleur d’un ciel d’été sans nuages, mais la couleur d’un ciel un peu voilé, une belle couleur bleu-gris, une couleur entre ciel méditerranéen où il passait ses vacances et ciel breton où il avait vu le jour.

Ce qui l’avait toujours séduit étaient les voyageurs de cet espace infini, insectes, oiseaux, tout ce qui était doté d’ailes et pouvait voler. Ce qui le fascinait était le monde de cette voûte céleste, soleil, lune, constellations et leurs étoiles, planètes, comètes,  galaxies…

Alors, dès qu’il a pu, il a emprunté ces gros oiseaux métalliques qui lui ont permis de voyager tout autour du monde par les routes du ciel. Un jour dans l’hémisphère nord, un jour dans l’hémisphère sud, il sautait allègrement du Québec à Johannesburg, ou de Saint Petersburg à Tahiti.

Puis, vous vous en souvenez sûrement, les puits de pétrole se sont taris. Plus de voitures et bien sûr, plus d’avions. Chacun a dû, bon gré, mal gré, aller à pied, à bicyclette…et la planète à recommencé à respirer. Mais comment faire, sans avion, pour  voyager dans le ciel ? Il fallait trouver une solution.

Alors, il s’est enfermé dans un hangar pour réfléchir. Il a fait des centaines de calculs, de dessins, de plans et il a fini par fabriquer une machine qui ressemblait aux  anciens planeurs, mais si perfectionnée qu’elle était capable d’atteindre des altitudes et des vitesses inégalées, sans aucun élément destructeur de nature. Comment avait-il fait, personne ne le sut jamais. Il a pu ainsi continuer à explorer cet espace infini qu’il affectionnait tant, en restant toujours prudent, car il avait  appris une chose qu’Icare ne savait pas, c’est qu’il ne fallait pas trop s’approcher du soleil. 

Peut-être un jour, au prochain siècle qui sait, son invention sera-t-elle commercialisée, ouvrant la voie à une aventure aéronautique nouvelle.

Gill

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