Un crime, plusieurs scénarios

 

Un crime a été commis

 

Un homme est retrouvé baignant dans une mare de sang

Donnez votre version de ce qui s’est passé

selon que vous êtes

 

L’épouse de la victime

La voisine

La femme de ménage

L’amant de l’épouse

Le médecin légiste

Le fantôme de la victime

L’inspecteur

 

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                                 Le crime vu par LA FEMME DE MENAGE

 

        «  Oui Monsieur l’Inspecteur, c’est comme je vous le dis : c’est moi qui ai découvert le corps en arrivant ce matin et même que ce n’était pas beau à voir ! Monsieur, que Dieu ait son âme, était couché dans une mare de sang. A plat ventre. Avec un couteau planté dans le dos, là, entre les deux épaules.

   Pauvre Monsieur ! Lui qui était si brave ! Lui qui n’aurait pas fait de mal à une mouche ! Et poli avec ça, et correct…Pas comme le grand ami de Madame, je dis ça je dis rien. Ah lui, je pourrais en raconter à son sujet ! Même que je me suis toujours demandée comment le pauvre Monsieur pouvait se laisser pousser des cornes à ce point ! Oui, oui, pardon Monsieur l’Inspecteur je m’emporte…  Mais c’est qu’il n’y voyait pas malice, le cher homme…pensez donc. Madame nous avait présenté ce type comme étant son ami d’enfance, et c’est passé comme une lettre à la Poste…pas pour moi en tout cas. …Ne croyez pas non plus que je veuille  jeter la pierre à Madame, non. C’est une bonne patronne, pas embêtante, pas regardante. Un peu bêcheuse, faut bien le reconnaitre, mais ça ne me dérange pas et d’ailleurs, ce qu’elle fait ne me regarde pas, n’est-ce-pas ? N’empêche ! N’empêche Monsieur l’Inspecteur que c’est le fameux « ami d’enfance » qui a fait le coup. J’en mettrais ma tê…main  à couper. Monsieur  a dû arriver à l’improviste et les trouver… comme qui dirait…ensemble. Mais de là à se prendre un couteau de cette façon-là, en traitre !! Si vous voulez mon avis, si ce n’est pas son amant, c’est elle qui a fait le coup, pendant que le pauvre Monsieur lui tournait le dos, trop confiant, comme d’habitude ! Enfin moi, ce que j’en dis, hein… »

 

          El Pé

 

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Le crime vu par L’ÉPOUSE DU MORT

 

Je suis tellement sous le choc, Monsieur l’inspecteur, que je ne sais pas si je vais trouver la force de répondre à vos questions. Cependant, je vais essayer de vous raconter ce qui s’est passé.

Tout était calme dans la maison juste avant midi. Paul, mon mari, était dans le salon, en train de discuter avec Grégoire, notre voisin et un véritable ami d’ailleurs, et moi j’étais monté dans notre chambre pour téléphoner au plombier qui devait venir demain. Tout à coup, j’ai entendu des éclats de voix, une détonation, un hurlement, un bruit de verre cassé,  puis comme quelque chose de lourd qui tombe. Ensuite, j’ai eu l’impression d’une cavalcade dans le jardin. J’étais pétrifiée et j’ai mis un certain temps à réaliser que quelque chose de grave se passait.

Reprenant mes esprits, je suis alors descendue à toute vitesse et j’ai trouvé Paul dans une mare de sang, le poing serré sur le coin de la nappe qui avait glissé de la table du salon, entrainant les verres qui étaient par terre, brisés.

Grégoire est alors rentré dans le salon, m’a dit qu’un homme s’était introduit dans la maison tandis que Paul et lui discutaient, les avait menacés avec une arme à feu, puis, sans un mot, avait visé Paul et l’avait abattu en criant « vengeance », avant de s’enfuir, poursuivi quelques secondes plus tard par Grégoire, qui n’avait pas réussi à le rattraper et l’avait vu disparaitre. J’ai remarqué des taches de sang sur ses vêtements et il m’a expliqué qu’étant tout proche de mon mari, du sang avait dû l’éclabousser. Du sang, vous en voyez aussi sur mes mains parce que j’ai touché Paul, bien sûr, pour vérifier s’il vivait encore.

Voilà tout ce que je peux vous dire, Monsieur l’inspecteur, et si vous le voulez bien, je vais vous demander de me laisser me reposer maintenant.

Gill

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CRIME SANGLANT VU PAR LE LEGISTE

 

Le médecin légiste Basile Protovich les pieds posés sur son bureau savourait un whisky pur malt, enleva ses lunettes, les posa sur une pile de dossiers et rejeta la tête en arrière. Il était surpris et dubitatif, qui avait assassiné ce notable aussi sauvagement ? Il avait eu la carotide tranchée et les 2 oreilles coupées et il avait perdu beaucoup de sang…. Le médecin avait pataugé dans ce sang poisseux et s’était changé après l’autopsie. Perdu dans ses pensées il se demandait pourquoi deux crimes dans une petite ville rurale bien tranquille ? Etrange affaire ! puisque que sa femme disparue deux semaines auparavant avait été retrouvée dans la cave de leur maison, trucidée d’un coup de couteau en plein cœur et les 2 mains tranchées net. Bien entendu, Basile avait été chargé de l’autopsie de cette belle et grande femme bien plus jeune que son grassouillet mari. Un couple mal assorti vivant en Colombie pendant quelques années puis au Mexique pendant 5 ans et revenant en France après la naissance de leurs jumelles. Cependant, le légiste était perplexe et se posait pas mal de questions en effet, lors de l’autopsie de Madame, il avait constaté à la forme du bassin et à l’examen gynécologique que cette femme n’avait jamais enfanté….Etrangement, ce couple était de type caucasien et d’après le jeune inspecteur qui avait accompagné les cadavres lors de l’autopsie, leurs jumelles étaient très typées « latino » !.Voilà matière à réflexion et à faire une recherche d’ADN et de paternité. Qui étaient les parents des fillettes et pourquoi ce double crime ? Le légiste était satisfait de son travail. Il prit son téléphone pour informer le jeune commissaire sympathique qu’il aimait bien, circulant en moto comme le Commissaire Moulin de la télé. Ensuite après le déjeuner, les morts ne lui coupaient pas l’appétit, il avait une petite mamy qui l’attendait au frais, qui avait chuté de son fauteuil bizarrement devant la télé avec une sale plaie à la tête et des héritiers en attente sur la ligne de départ (d’après le jeune commissaire).

 

M-Christine

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