La ronde des couleurs
Écrire un poème ou un texte en prose sur le thème de
La couleur
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Image par Rondell Melling de Pixabay
Couleurs
Heure H moins 10. L’heure bleue prenait possession de la ville et du ciel. A la terrasse du Café des Poètes, Antoine essayait de convaincre un pigeon effronté que : « Non, voyons, je ne stresse pas ! », même s’il aurait aimé, tant aimé, que Valentine soit telle qu’il l’imaginait : blonde, aérienne, douce et raffinée. Idéale quoi ! Certes, les premiers échanges de mails semblaient prometteurs, oui mais… « Est-ce-que MOI, je vais lui plaire ? » interrogea-t-il, avec un soupçon d’anxiété dans la voix. Le pigeon lui répondit juste par un roucoulement moqueur. « Tu comprends, je ne lui ai pas dit que j’étais roux (carotte serait d’ailleurs plus exact), pour ne pas la décourager. Ouais, parce que tu sais, jusqu’à présent, je n’ai jamais eu trop de chance avec les filles… »Considérant que décidemment le havane de son blouson était ce qui allait le mieux avec sa couleur de cheveux, il se senti un peu rassuré. « En fait, l’achat de ce blouson est une folie, vu son prix. Mais je ne regrette pas. Et toi, qu’en penses-tu ? » Après avoir cligné deux fois de l’œil droit en signe d’assentiment, le pigeon s’envola à tire d’ailes, ayant à faire ailleurs.
Heure H moins 5. L’heure bleue s’intensifiait. Maintenant, quelques lumières commençaient à s’allumer, comme des pièces d’or sur un grand rideau de satin crépusculaire. «Bien entendu elle sera vêtue d’une robe bleu –ciel, ou rose pâle, avec un petit col Claudine très sage. Ah, Valentine, pourquoi ne viens-tu pas ? »
Heure H. Personne. Si ce n’est une moto lancée dans la rue à vive allure. Et qui s’arrêta pile devant le café. Une fille en descendit, moulée dans un jean et un blouson de cuir noir. « Ce n’est pas possible, ça ne peut pas être elle ! ».Le visage d’Antoine passa par toutes les nuances du rouge pour terminer sur un mauve cadavérique. Et puis tout changea. La fille sourit, ôta son casque et une déferlante de boucles rousses flamboyantes s’écroula sur ses épaules.
A son tour, la première étoile cligna de l’œil tout là-haut. Se tenant par la main, Antoine et Valentine riaient de bonheur. Ils s’étaient enfin trouvés.
El Pé
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Couleur de Nature
Je suis une et changeante à l’infini
Mate, brillante, irisée, satinée.
Multiple on me dit symphonie.
Délavée ou dorée,
Peux être terne ou flamboyer,
Tour à tout triste ou gaie.
De blanc j’habille la mariée
La banquise et les prés gelés.
Tout de noir je revêts la veuve
Ainsi que les terres brûlées.
Des reflets argent sur le fleuve
Au bleu turquoise de l’Océan,
Je suis partout, naturellement.
Du doux vert-pré des champs
Au rouge vif des coquelicots,
De la vaste forêt d’émeraude,
Où la faune sauvage rôde,
Au bleu violet de l’indigo,
Des feuilles rousses de l’automne
Au jaune d’or des fleurs d’ajoncs,
Comme tracé d’un coup de crayon,
Je suis là sous toutes mes formes
Réunies dans un arc-en-ciel
Entre la pluie et le soleil.
Je suis la couleur de la vie
De la Nature aussi.
Gill
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LES COULEURS
Un rayon de soleil traverse le cristal de roche posé sur le rebord de la fenêtre et une lumière irisée composée de mille couleurs envahie la pièce. Je m’imagine devenir une légère particule de poussière entrant dans le rayon bleu ciel, m’enfonçant dans l’indigo, cheminant sur une voie bleu cobalt, bifurquant sur un sentier bleu pétrole et sautant dans un galet bleu turquoise. Je m’enfonce et tombe dans une mousse rouge pourpre ou coquelicot s’assombrissant en grenat ou carmin pour s’éclaircir en rose on dirait de la barbe à papa, soudain un fauteuil abandonné rose fuchsia (le fauteuil de Barbie ?). Je m’assois mais passe à travers pour me retrouver chevauchant un rayon de soleil jaune citron ou jaune poussin puis se changeant en jaune moutarde. Hélas, je tombe, je me rattrape à un ruban orange cuivré et je continue à glisser. J’atterris sur mes fesses qui protestent de douleurs, je me retrouve assise sur un immense tapis violet ou mauve, on dirait des violettes odorantes. Soudain la neige commence à tomber, tout devient blanc peu à peu. J’ai froid, je cours vers un gros tas de feuilles marron pour me cacher et me réchauffer mais il y a déjà un locataire un puma tout noir agressif qui est venu s’abriter lui aussi. Deux gros lapins gris fumée me sauvent et m’emmènent vers un point vert sapin tout au loin où je découvre un gigantesque arbre vert céladon, doté d’une ramure de feuilles brillantes vert mousse. Je grimpe le plus haut possible et au plus profond du dôme feuillu vert menthe, je me pose enfin et me fais avaler par une liane carnivore vert Véronèse.
M-Christine
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Image par Capri23auto de Pixabay
Couleurs
Le confinement confuse mes pensées ternes dans une brume grise. Je tartine ma confiture orange sur du pain blanc. Mon café noir refroidit dans un bol rose.
Dans le jardin des pigeons blancs-beiges regardent un corbeau noir de jais perché sur la branche brune d’un arbre. Les feuilles vertes pointent du nez.
Le volatile tient dans son bec un fromage à croute rouge qui fascine un renard roux.
D’orgueilleuses tulipes jaunes règnent sur un peuple de modestes violettes. Dans le bassin des nénuphars mauves s’ouvrent au soleil doré.
Le corbeau s’envole dans le ciel bleu, apportant à sa nichée aux couleurs indécises la pâtée quotidienne. Le renard, penaud, repart vers sa tanière, regard fixé sur le sol marron.
Décidément, la société change, la morale aussi.
Line
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