Petits plaisirs

 

Ecrivez un texte où vous parlerez d’un ou de plusieurs petits plaisirs de la vie qui vous comblent. Essayez de nous communiquer le bonheur qu’ils vous apportent.

 

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PETITS  PLAISIRS

 

FarnienteFarniente, le soir, au crépuscule. Un pinson entame sa sérénade. Un brin de fraicheur tardive sous la brise estivale. Allongée sur mon transat, les doigts de pieds en éventail, je laisse promener béatement mon regard sur la frondaison du gros tilleul qui tamise le ciel au-dessus de ma tête. Le soleil s’enfonce doucement dans l’horizon, frangeant de pourpre le feuillage qui ondule. Des fleurs s’en détachent à intervalles irréguliers, tournoyant singulièrement, comme de pauvres papillons blessés qui achèvent leur vie les soirs d’été. Leur parfum enivrant rejoint celui de ma tisane que je sirote avec une jouissance infinie. Je me sens doucement entraînée vers mes rêves.

 

Moment d’écriture

 

Ma feuille blanche m’ouvre soudain un horizon étrange d’où jaillissent des phrases, des mots, des rimes. Elle me tend les bras, m’invitant à peindre des paysages, des êtres, des sentiments. Mon stylo glisse, choisissant au passage des mots qui se bousculent, m’agressent ou me détendent. Il fait du patinage artistique. J’ai du mal à suivre. Il fait partie des elfes. Il transcende une réalité qui pourrait être amère sans lui. Je ne lui résiste pas, c’est lui qui me conduit vers le large ou vers le mur.

Une feuille blanche bien remplie, quelle souffrance ! Mais quel bonheur ! Un moment de grâce.

 

Mouty

 

                         

 

 

 

 

Voilà, j’y étais encore hier ! Où ? Sur l’eau bien sûr, sur la mer. Oui, je dis bien « sur » et pas dedans, ou si peu… Sur, c’est-à-dire allongée,(d)étendue telle une planche de bois flotté sur la crêtes des vaguelettes-avant qu’elles ne déferlent sur le sable évidemment-et d’ailleurs l’expression « faire la planche » est si explicite, qu’il est inutile de détailler davantage, la situation est claire pour tout le monde.

 

Quel bonheur ! Je ferais bien la sieste, vous savez, sur ce matelas hydraulique et grandiose ; ouvrant les yeux de temps en temps pour sourire aux petits nuages blancs et aux mouettes chahuteuses qui se dessinent sur l’azur, comme sur le plafond d’une chambre pour bébé (et bien oui je régresse, et alors ?)… Azur si lumineux que je rebaisse vite les paupières et me laisse bercer, voluptueusement et sans la moindre inquiétude puisque le « marin » qui souffle gentiment aujourd’hui me ramènera toujours vers le rivage. Ah ! Ici tout n’est qu’ordre et beauté, luxe calme et volupté…Jusqu’à ce qu’une vague farceuse-une vraie celle-là vienne me submerger dans un éclat de rire.

 

Des p’tits plaisirs, je pourrais en citer des tas : depuis le ronron du chat blotti sur mes genoux, en passant par ce mois de février qui voit toujours fleurir l’amandier (avec l’attente fébrile qui l’accompagne!), ou bien le délice sans nom de déguster, au cours d’une promenade, figues sur l’arbre ou mûres des ronces, ou encore d’écouter, bien pelotonnée sous les couvertures, le vent d’hiver s’acharner au dehors…

 

Mais je ne voudrais pas terminer sans évoquer les concerts suscités par les déplacements en voiture, autrefois, quand mes enfants étaient encore…des enfants.  Véritable enchantement (pour les choristes, du moins) ainsi qu’infaillible thérapie contre le mal de la route, je le certifie.

 

Evidemment, le répertoire a évolué avec l’âge des artistes. Pirouette Cacahuète n’a pas tardé à laissé  place à Joe Dassin et à Branduardi, sans oublier Brassens. J’ai tenu bon un court moment quand vint le tour de Queen et d’U2…mais  ai dû lâcher prise lorsque surgirent au sein de notre famille des Cure dépressifs et autres Punks à  crêtes multicolores et no future tonitruants. Il est vrai toutefois qu’à ce stade d’évolution, les enfants (qui ne l’étaient presque plus) évitaient soigneusement de voyager avec leurs parents. N’empêche qu’en me remémorant ce souvenir, j’éprouve encore un plaisir merveilleux. Si bien qu’il m’arrive de chanter seule quand je suis au volant. Mais ce n’est pas pareil.

 

*Hommage et remerciements aux CHAMS de Courbevoie    

                 

El Pé

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Petit plaisir au jardin

 

Petit plaisir de voir, en ce début d’après-midi, Mistigri ronronner doucement au soleil, son pelage noir et brillant invitant à la caresse. Petit plaisir de voir la pie jacasser tout au bout d’une branche et le narguer. Petit plaisir de voir l’œil doré s’entrouvrir, chercher l’intruse, distinguer les plumes noires et blanches au dessus de lui, bondir telle une panthère, planter ses griffes acérées dans le tronc et se propulser jusqu’au sommet. Petit plaisir de voir l’oiseau s’envoler in extremis, conscient de son impunité. Petit plaisir d’entendre son ricanement et sa joie de s’être jouer du petit félin. Petit plaisir de voir mon gentil matou redescendre nonchalamment pour s’allonger avec délice sous l’acacia, ne semblant pas mécontent de reprendre sa sieste interrompue par l’espiègle volatil. Petit plaisir de voir ses paupières se fermer sur ses rêves de chat.

 

 

Petit plaisir du matin

 

Le réveil sonne. Je l’éteins. Le petit plaisir qui va durer environ une minute avant que je ne me lève, c’est mon petit plaisir du matin, ce moment béni entre sommeil et veille, la chaleur du lit, la pénombre bienfaisante de la chambre qui me permet de croire que je rêve encore, le cadre familier qui m’entoure et me rassure, le bonheur d’être là, la sensation d’avoir un corps encore un peu engourdi mais reposé, les odeurs et les bruits feutrés de l’heure matinale, l’impression de flotter entre deux mondes, tout concourt à me faire vivre un moment délicieux, avant de commencer réellement lajournée.

 

Petit plaisir d’un message qui s’annonce, petit plaisir d’un bruit de clé dans la serrure, petit plaisir d’un rire familier, petit plaisir d’un claironnant « c’est moi, je suis là ! », petit plaisir, petits plaisirs……

 

Gill

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