Historique et règles des Haïkus
Le Haïku est un petit poème japonais de trois lignes. Vers de 5 / 7 / 5 syllabes.
Les premiers tankas apparurent au 8e s : poèmes courts japonais de 5 vers de 5/7/5/7/7 syllabes, élégies composées en l’honneur de souverains, poèmes chantant l’amour ou la beauté d’une femme.
Le moine zen Bashô (1644-1694) isola les 3 premiers vers du tanka pour en faire une forme autonome, associant morale et esthétique : la contemplation, la méditation et la fusion avec la nature. Il mit au point le haïku en se promenant dans la montagne. C’est la recherche d’un art de vivre. Traditionnellement, c’était un poème évoquant une saison.
C’est un genre littéraire qui perdure. Plus qu’un genre poétique, le haïku est une culture vivante au Japon. Il est encore pratiqué à l’heure actuelle mais d’une manière différente. Les règles traditionnelles, comme la référence à la nature, se sont élargies et l’on parle maintenant de la ville et des choses de la vie moderne. L’idée est de faire partager un moment fragile et fugace en un minimum de mots.
C’est une forme pour dire l’émotion poétique, l’indicible, l’invisible. C’est un petit croquis.
Voici un exemple parfait relevé sur le Midi Libre du 26 Mars 2011, suite au séisme, au tsunami, et à la radioactivité :
Plus rien et déjà
Plus fort que le désespoir
Un cerisier en fleur.
Petits poèmes courts
Pour nous familiariser avec les Haïkus, cette consigne préliminaire :
Faire des petits tableaux de 2 à 7 lignes, sans chercher à faire des Haïkus. Voici quelques exemples.
Le lion, yeux mi-clos
Repose dans sa crinière magnifique
Pattes abandonnées à la savane brûlante
Les feuilles rousses craquent sous nos pas
Le timide soleil descend déjà sur l’horizon
Couvre mes épaules
Je frissonne
Le feu crépite dans l’âtre
Le chien est allongé, béat
Mes pieds dans sa fourrure
Nous sommes bien
Petit monticule dans le jardin
Tremble, tressaute, s’étale
Le nez timide de Dame Taupe
Renifle la bonne odeur du gazon