Temps de Noël: objets au choix

 

Parmi plusieurs , en choisir cinq pour votre voisine.  Ecrire un conte pour enfants en utilisant les objets reçus et en intercalant dans le récit la phrase suivante : « choisis soixante- six choux, si ces soixante-six choux chuchotent, chut, écoute la chouette qui chuinte »

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La guérison de Jacques

 

Il était une fois un lapin gris, Bigoudi, vêtu d’une jolie chemise grise, d’un élégant pantalon vert et d’un petit boléro assorti. Il vivait depuis bien longtemps dans une agréable maison de province, dans le Nord, là où la neige blanchissait le paysage pendant de longs mois. Il avait pour ami Tirelire, un chien rouge, mais rouge flamboyant, au pelage soyeux et brillant et aux oreilles et au nez dorés. Ils étaient tous deux les compagnons inséparables de Jacques, un petit garçon qu’ils connaissaient depuis sa naissance. Ses petites mains avaient eu cinq années pour les caresser, les choyer, les embrasser et leur confier ses secrets, ses joies mais aussi ses peines. Ces trois-là étaient si soudés qu’on les voyait rarement les uns sans les autres.

Malheureusement, petit Jacques était malade, pas d’une maladie comme un rhume ou une grippe, mais d’une maladie très grave qui l’empêchait de grandir et de se développer comme les autres petits garçons et même de bien voir. Quelque chose, dans sa tête, grossissait et bloquait son  cerveau. Bien sûr, il était possible de l’opérer mais c’était une opération très délicate qui pouvait échouer. Or cette opération avait été programmée et devait être effectuée dans quelques jours, dans un très grand hôpital, par un professeur renommé. Notre ami Bigoudi et notre ami Tirelire étaient bien inquiets. Ils savaient, par contre, que leur petit compagnon rêvait d’aller voir une de ces vitrines animées des grands magasins, à Paris, où il y a plein d’animaux mis en scène. Si jamais l’opération échouait, il fallait absolument que ce rêve soit réalité. Alors ils décidèrent, puisqu’il était impossible d’y emmener Jacques, de faire venir à lui la vitrine.

 

Ils mirent le réveil à sonner pour partir de bonne heure dès le lendemain matin, avant que Jacques n’ouvre les yeux. « Sa maman saura bien trouver une excuse pour justifier notre absence » se dirent-ils. Ils ne savaient pas quoi emporter pour un si long voyage à pieds et ils se dirent que les pastilles vichy seraient rafraîchissantes s’ils avaient soif et que les mots fléchés pourraient toujours servir à se tenir éveillé, en montant la garde chacun son  tour, la nuit. Ils emportèrent aussi de la ficelle…………..parce qu’on ne sait jamais !!!!!

 

Ils partirent avant l’aube et marchèrent dans le froid et parfois la nuit pour arriver bien vite à Paris. « Mais comment trouver la plus belle vitrine, une fois arrivés ? », se demandèrent-ils. Alors ils pensèrent à une phrase entendue un jour où Jacques écoutait sa maman lui lire une histoire : « choisis soixante-six choux, si ces soixante-six choux chuchotent, chut, écoute la chouette qui chuinte ».Voilà ! Ils savaient que dans les plus belles vitrines il y a toujours une chouette ; ils n’avaient qu’à trouver les choux et à écouter…….ils en ramassèrent donc soixante-six qu’ils attachèrent à la queue-leu-leu avec la précieuse ficelle et continuèrent vers Paris. Quel drôle d’équipage ! disaient les parisiens sur leur passage ; mais eux ne remarquaient rien, tant ils étaient tout ouïe. Et tout se passa comme prévu : les choux chuchotèrent et la chouette se fit entendre. Tout près, la vitrine était là. Ils se frayèrent un chemin dans la foule et en deux temps trois mouvements, ils expliquèrent leur histoire et n’eurent aucun mal à convaincre les animaux de les suivre. Sitôt dit, sitôt fait, le contenu de la vitrine arriva prestement à la porte de la chambre d’hôpital de Jacques. Il y avait là des chiens, des chats mais aussi des singes, des oiseaux et encore des lions, des ours, des léopards, que sais-je encore, tous avec de bienveillants regards.

 

Alors, Jacques ouvrit les yeux, son regard ébloui s’attarda sur chacun, il sourit et Bigoudi et Tirelire surent qu’il était guéri. L’opération avait réussi.

 

Mais les promeneurs du Boulevard Haussmann se demandèrent ce jour-là pourquoi les Grands Magasins avaient laissé une vitrine vide !

 

Gill 

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VACHETTE

 

 

Vachette est dans son pré. Elle ressemble à une carpette. Elle ne dort pas : elle regarde passer les trains.

 

-       Touhou, touhou !  lui dit la locomotive en passant.

 

-       Meuh ! lui répond Vachette. Salut mon amis loco ! Meuh ! Salut les voyageurs !

 

-       Hum ! Hum ! toussote le petit train qui aborde poussivement la pente.

 

 l tousse plus fort et s’arrête. Il n’en peut plus. La panne s’avère longue.

Il fait bon. C’est le printemps, porteur d’un petit brin d’été. Le chef de train est ennuyé. Il vaudrait mieux faire descendre les voyageurs afin de les détendre. La rase campagne à l’air embaumé va les changer des gares tristes et grises. Le contrôleur arpente les wagons en invitant ceux qui le souhaitent à aller prendre un bol d’air.

 

Une jeune maman descend la première, ravie du soleil printanier. Elle serre dans ses bras son enfant enveloppé dans une couverture. Elle s’assoit avec lui dans le pré pour lui lire et relire son livre préféré : « Le monde fabuleux des animaux ».

 

Puis, un jeune homme saute prestement sur le ballast. Il sort un bloc et un stylo de son sac : une gibecière pleine à craquer. Des livres apparemment, d’après les coins saillants déformant le tissu. Il en tire aussi un appareil-photo et fixe dans cet aide-mémoire les images environnantes : la campagne, le train, les voyageurs, et, bien sûr, Vachette. Elle en est toute fière : sa photo va peut-être passer dans le journal !

 

Et voilà que descend aussi du train toute une ribambelle d’enfants accompagnée d’une jeune fille en jeans, à l’allure dégingandée, qui les fait chanter haut et fort. C’est une chorale apparemment. Non, c’est plutôt une colo. Les mioches excités braillent inlassablement le refrain suivant :

 

-       « Choisis soixante six choux : si ces soixante six choux chuchotent, chut, écoute la chouette qui chuinte ».

 

La mono chante avec eux. Personne n’est à un couac ou un canard près.

 

Tout à coup : « Touhou, touhou ! ». Les voyageurs sont rappelés. La loco est réparée et clame avec joie le prochain départ.

 

 

 

 

Mouty

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