Dernier texte de la saison
Un mot est tiré au sort dans les pages d’un dictionnaire
AERO-CLUB
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avec les lettres de ce mot
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Le départ pour un baptême de l'air en hélicoptère
Hameau reculéperdu en pleine campagne sous le soleil qui brûletoute végétation qui aura l'audace de lui résister nous roulons sur un petit chemin caillouteux, bordé de murailles oppressantes roc millénaire, nos pneus accrochant le sol pierreux font entendre un bruit de raclage passage difficile entre les pierres déboulant, lors de pluies d'orage subites, se détachant, faisant croulerdes morceaux de ces blocs obstruant le chemin déjà étroit, malgré les cahots incessants, avec nos ceintures bien boucléesnous sommes protégés et continuons notre avancée, quand nous sommes surpris par un dangereux virage me faisant penser au bec recourbé du broc, ce récipient haut, à col resserré, servant autrefois pour verser l'eau qu'utilisait nos ancêtres dans leur cabinet de toilette ; déjà contractée par la montée en virages du chemin, je sens la peur me prendre aux tripes, surtout quand apparaît, tout à coup le hangar et les fameux hélicoptères alignés, ventrus et ronds, scintillants sous les rayons du soleil, je vais monter dans un de ces engins me dis-je ? me sentant terriblement mal à l'aise, un homme, tout à fait décontracté, souriant, s'avance vers nous, nous saluant cordialement déjà je me sens rassurée et, quand il nous explique patiemment, jouant son rôle de pilote, tout le déroulement de ce premier vol, je suis conquise, ne voyant plus que la joie de me retrouver, volant dans le ventre ce gros oiseau, au-dessus du magnifique paysage défilant sous mes yeux ma peur s'est envolée, je sais que ça va être fantastique et me réjouis pleinement d'avoir osé ; j'en avais rêvé de ce baptême , je suis en train de le réaliser, je me promet de le vivre intensément, ce moment de bonheur.
Rina
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L’aéro-club
- Où vas-tu Basile, d’un air aussi guilleret ?
- Je vais à l’aéro-club me payer quelques roulés-boulés au milieu des martinets !
Kléber, attablé à la terrasse du bar, s’envoie un petit jaune qu’il savoure à minces gorgées.
Deux vieux copains qui auraient pu faire la guerre ensemble, scotchés depuis la Communale, potes de collège, puis de lycée. Après le Bac, leurs chemins s’étaient écartés, chacun visant un horizon professionnel différent. Mais, depuis ce moment-là, l’aéro-club les avait réunis toutes les semaines pour de joyeuses parties de galipettes dans l’espace quand la météo donnait le feu vert.
Un jour, Kléber y laissa une hanche et le bassin, son petit zinc n’ayant pas résisté au placage d’un coup de vent malencontreux. Depuis, ses cannes anglaises lui témoignaient un ardent soutien pour l’amener jusqu’au petit aéroport qui le faisait rêver.
Kléber sirote et Basile sifflote.
- N’oublies pas de t’abouler pour l’apéro Basile ! Et tâche de ne pas rater la piste ! Rappelle-toi qu’un pastis réchauffé n’est plus que de la mélasse !
Kléber essayait de mettre un peu d’humour là où le cœur n’était plus tout à fait. Mais dans sa tête, il volait.
Les martinets, tout là-haut, ont ouvert le bal. Sur le bar, un poisson rouge parvient à tourner en rond dans un bocal en forme de cube. Il fixe Kléber d’un œil indifférent, résigné lui aussi à son absence d’ailes. Il ne va pas non plus voltiger avec les martinets.
Mouty
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Dans une bulle de savon
La fillette bouclée
Souffle légèrement
Sur une bulle de savon
Qui monte, diaphane,
Dans l’air odorant
Du jardin.
La fillette au souffle léger
Se voit dans la bulle.
Elle joue un rôle ;
Elle va au bal.
Son carrosse a l’air d’un cube,
D’un cube avec des roues carrées.
Arrivée au palais,
Elle pénètre dans une salle aérée
Ornées de boules argentées
Où une multitude de danseurs
Tourbillonnent avec élégance.
Au fond, sur le trône, « devinez ! »
Un gros crabe !
La fillette n’en a cure, car il a, ma foi,
L’air racé.
Elle ne doute pas que dans deux minutes
En prince charmant transformé,
Il souhaitera l’épouser.
Elle avance la main,
Malédiction !
L’une de ses pinces se referme sur son petit doigt
Si fort que le sang coule ;
La douleur la ramène à la réalité,
Une épine du rosier grimpant l’a piquée.
Eclatée la bulle de savon,
Evaporée la Princesse au carrosse carré ;
Ne restent qu’un petit filet rouge sur son doigt,
Le soleil et les fleurs du jardin.
Gill
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